Intérim : un petit frémissement...

Par Jean-Christophe Chanut  |   |  263  mots
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Petit frémissement sur le front de l'intérim au premier trimestre qui a enregistré une hausse de 13.300 postes par rapport à la fin 2012. Mais, dans le même temps, le nombre des emplois stables a continué de diminuer. Ce qui montre l'extrême prudence des entreprises dans leur gestion, faute de visibilité.

Petit frémissement sur le front de l'intérim, considéré généralement comme un indicateur avancé de l'emploi. Selon une étude de la Dares (service statistiques du ministère du Travail), a la fin du 1er trimestre 2013, 522.500 salariés sont intérimaires, soit une hausse de 13.300 postes par rapport au trimestre précédent (+2,6 %). Cette hausse fait suite à six trimestres consécutifs de baisse (-92 300 postes supprimés entre la fin du 2e trimestre 2011 et la fin du 4e trimestre 2012, soit -15,3 %).

Au 1er trimestre 2013, les effectifs intérimaires rebondissent dans l'industrie (+4,4 %, +9 500 postes), alors même que l'emploi salarié hors intérim dans ce secteur ont encore fondu de 11.800 postes (-0,4%). Dans la construction aussi, l'intérim progresse. (+1,3 %, soit 1.400 postes). Et Ils s'accroissent pour le deuxième trimestre consécutif dans le tertiaire (+1,3 %, +2 300 postes).

Grande prudence des entreprises faute de visibilité

Cependant, l'emploi salarié des secteurs concurrentiels diminue de 0,1 % ( soit 12.200 postes de moins)  y compris l'intérim. Une baisse nettement moins forte qu'un trimestre plus tôt : 33.400 emplois avaient été perdus au quatrième trimestre 2012. Ce qui montre bien que les entreprises restent extrêmement prudentes dans leur gestion, préférant, faute de visibilité pour l'instant, recourir à l'intérim plutôt qu'aux emplois plus stables. Une prudence que l'on retrouve également dans « l'utilisation » qu'elles font de la population des intérimaires puisqu'au cours du 1er trimestre 2013, le volume de travail temporaire en équivalent-emplois à temps plein baisse de 1,2 %. Et que le nombre de contrats conclus diminue de 0,1 %. La durée moyenne des missions se réduit de 1,3 % pour s'établir à 1,7 semaine.