Les cadres au bord de "l'asphyxie financière" selon Carole Couvert (CFE-CGC)

Par latribune.fr  |   |  694  mots
La présidente de la CFE-CGC, Carole Couvert (c) Reuters
La numéro un de la CFE-CGC, Carole Couvert, a haussé le ton lundi pour faire entendre la voix des classes moyennes et des cadres, "plumés de tous les côtés" et, à défaut de descendre dans la rue mardi, elle entend défendre ses propositions sur les retraites lors du débat parlementaire.

"Trop c'est trop, il faut arrêter de plumer" les cadres qui sont "au bord de l'asphyxie financière." Ainsi Carole Couvert, numéro un de la CFE-CGC depuis avril dernier, a-t-elle haussé le ton face au gouvernement lundi lors de sa conférence de presse de rentrée.

Le pouvoir d'achat des cadres sous pression

Elle a réagit aux mesures qui "rognent" le pouvoir d'achat des cadres notamment la suppression des heures supplémentaires, la baisse du quotient familial, la remise en cause de l'avantage fiscal en faveur des parents d'étudiants et de lycéens, la TVA à 20% à partir du 1er janvier ou encore la hausse des cotisations vieillesse des salariés dans le cadre du projet sur les retraites.

Selon elle, le président François Hollande doit "passer des discours aux actes" en faveur des classes moyennes et réclame pour elles "non pas l'égalitarisme mais l'équité". La classe moyenne n'est pas "assez riche pour s'exiler, pas assez pauvre pour profiter de la solidarité nationale", s'est-elle agacée.

Autre facteur aggravant: le tassement "des grilles salariales" dans les entreprises, affirme Carole Couvert, plaidant pour des hausses de rémunérations.

Pour soutenir la compétitivité des entreprises, la CFE-CGC rappelle sa proposition pour un transfert des charges patronales et salariales sur la "consommation", via une "cotisation sur la consommation".

Pas de mot d'ordre de grève, mais la colère gronde

La CFE-CGC, souligne sa chef, ne se joindra pas à la journée d'action mardi à l'appel de quatre syndicats - CGT, FO, Solidaires, FSU - contre la réforme des retraites. Mais, la décision a fait des remous au sein de la centrale et a été prise "à la majorité et non à l'unanimité" car compte tenu "du ras-le-bol", des militants souhaitaient manifester, reconnaît-elle.

C'est au cours des débats parlementaires que la confédération des cadres espère faire aboutir ses revendications notamment sur la pénibilité et en faveur des jeunes.

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Prise en compte du stress et des risques psycho-sociaux

La CFE-CGC réclame la prise en compte des "risques psycho-sociaux" (le stress) et "le burn out parmi les facteurs de pénibilité". Le premier pas serait la classification du burn out - dont les symptômes sont reconnus - comme "maladie professionnelle", souligne Martine Keryer, secrétaire nationale chargée de la santé à la CFE-CGC. Quant au stress, il faudrait d'abord mettre en place des "critères scientifiques" pour le définir.

Carole Couvert salue par ailleurs comme un "point positif" la prise en compte des années d'études dans le projet de réforme des retraites. Mais, le texte ne va pas assez loin, dit-elle réclamant "la validation d'au moins deux années d'études supérieures dans le calcul des droits à la retraite".

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Contre l'abaissement du plafond d'indemnisation des cadres

Avant l'ouverture des négociations sur l'assurance chômage, dont elle demande le report en janvier 2014,- la présidente du syndicat des cadres lance une menace en direction du gouvernement et du patronat : si les nouvelles règles devaient abaisser le plafond des indemnités chômage (actuellement de 6.200 euros mensuels), la CFE-CGC "étudierait" le passage à un dispositif de protection sociale "privé". Mais elle reconnaît que la solution serait "regrettable".

Changement de nom

Comme Carole Couvert l'avait annoncé au Congrès d'avril dernier, la confédération des cadres va changer de nom. Des agences spécialisées sont consultées qui feront des propositions pour un nom commençant par la lettre A, "pour être en tête des communiqués de presse!", explique la présidente du syndicat.

Une Assemblée générale extraordinaire de la confédération devra entériner, au deuxième trimestre 2014, cette nouvelle dénomination qui vise à donner une image de "proximité et de réactivité" au syndicat qui se veut "plus offensif", assure-t-elle.