Pour l’Insee, l’embellie printanière se confirme

Par Fabien Piliu  |   |  541  mots
Après la pluie...
L’Institut vise une croissance de 0,2% en 2013, portée par un rebond de l’activité au quatrième trimestre. Le PIB atteint –enfin- le niveau qui était le sien juste avant la crise de 2008.

L'hirondelle a donc décidé de prolonger sa course. Après le rebond de 0,5% de l'activité observé par l'Insee au deuxième trimestre, le PIB stagnera certes au troisième avant de rebondir de 0,4% au quatrième. Grâce à ces performances, l'Insee anticipe une croissance de 0,2% cette année. Soit 0,1 point de plus que ce que prévoit le gouvernement.

En glissement annuel, qui ne tient pas compte de l'acquis de croissance observé fin 2012, le redémarrage de l'activité serait plus spectaculaire. « La progression du PIB est estimée à +0,8% après un repli de 0,3% en 2012 », avance Cédric Audenis, le chef du département de la Conjoncture à l'Insee, expliquant ce rebond par la fin de la chute de la production industrielle. En clair, l'industrie s'est enfin remis à produire.

La plupart des indicateurs sont repassés dans le vert.

Autre point positif, la consommation des ménages résiste, portée par la remontée du pouvoir d'achat (+0,5% après -0,9% en 2012), lui-même stimulé par la faiblesse de l'inflation. « Elle serait quelque peu soutenue par le déblocage de l'épargne salariale, et l'anticipation d'achats d'automobiles en amont du durcissement du malus écologique », ajoute également Laurent Clavel, le chef de la division Synthèse conjoncturelle à l'Insee. La remontée des taux de TVA au 1er janvier devrait également soutenir la consommation jusqu'à la fin de l'année.

Quant aux exportations, elles décélèrent par rapport à 2012 (+1,5% après +1,4%) mais elles progressent encore, la demande mondiale adressée à la France augmentant.

L'investissement reste mal orienté

Mais pour que cette embellie soit plus forte et se confirme dans le temps, il faudrait que tous les moteurs de croissance fonctionnent. Or, l'investissement des entreprises est en panne. Il devrait se replier de 1,9% cette année, comme en 2012. « Il faut que les chefs d'entreprises aient une vision optimiste de l'avenir pour lancer de nouveaux investissements », indique Laurent Clavel. Pour l'instant, les enquêtes d'opinion de l'Insee indiquent bien un réchauffement du climat des affaires. Mais celui-ci ne semble pas encore assez clément pour inciter les entreprises à moderniser ou à changer leur appareil productif. Le lancement du plan « robotique » par Arnaud Montebourg, le ministre du redressement productif tombe à pic. Selon le rapport Gallois, la France ne compte que 34.500 robots contre 62.000 en Italie et 157.000 en Allemagne. Ce plan vise deux objectifs distincts : combler le retard de la France par rapport à ses concurrents et améliorer la productivité globale de l'industrie.

Stabilisation du taux de chômage

Bonne nouvelle, une embellie se profile également sur le marché de l'emploi. L'Insee table sur une stabilisation du taux de chômage, à 11% de la population active à la fin du quatrième trimestre. Après quatre trimestres de recul, l'emploi total progresserait aux troisième et quatrième trimestres, avec 10.000 puis 28.000 créations nettes d'emplois, stimulé par la montée en puissance des contrats d'avenir. Le gouvernement espère la signature de 100.000 contrats d'avenir d'ici la fin de l'année.

Cette performance globale de l'économie française lui permet d'effacer les dégâts causés par la crise déclenchée en 2008. Le niveau du PIB tricolore est désormais au niveau de celui observé à la fin du premier trimestre 2008 ! Parmi nos principaux voisins, seule l'Allemagne fait mieux.