Procès de l'UIMM : l'ancien gotha du patronat à la barre

Par latribune.fr  |   |  413  mots
Denis Gautier-Sauvagnac l'ancien patron de l'UIMM comparaît à partir de de lundi. (Photo Reuters)
Ce lundi s'ouvre le procès de l'ancien patron de la puissante fédération de la métallurgie ainsi que de huit autres cadres de l'organisation patronale. Ils comparaissent pour détournement présumé de plusieurs millions d'euros.

L'affaire avait ébranlé le patronat. Il appartient désormais au juge de déterminer s'il y a bien des caisses de l'UIMM qui ont bien fait l'objet de détournement. Le procès de Denis Gautier Sauvagnac l'ancien patron de l'Union de l'industrie et des métiers de la métallurgie (UIMM) ainsi que de huit autres personnes démarre ce lundi et doit durer jusqu'au 22 octobre. 

Des retraits d'espèce pour 18 millions d'euros

Retour en arrière. En 2007, Tracfin, signale au parquet soupçonner des activités de blanchiment au sein de l'organisation patronale. Trois ans plus tôt, la cellule anti-blanchiment de Bercy avait elle-même été prévenue par une banque que des individus à l'UIMM opéraient d'importants retraits en liquide. La somme retirée atteindrait 18 millions d'euros. Faute de trace comptable, 15,6 millions d'euros sur ce montant n'ont pas encore pu être retrouvés.

Une "caisse noire" de plusieurs centaines de millions d'euros?

Au cours de l'instruction, l'existence d'une caisse baptisée "Epim" (entraide professionnelle des industries et des métaux) est révélée. Datant de 1972, elle est censée servir aux adhérents qui connaissent des conflits collectifs et qui ont cotisé pour pouvoir en profiter. En 2006, le montant de cette caisse atteignait 600 millions d'euros. 

"fluidifier les relations sociales"

L'ancien numéro un de cette puissante organisation est soupçonné d'avoir détourné une partie de ces fonds, via ces fameux retraits en espèces. Devant le juge, il a expliqué avoir utilisé les fonds retirés pour des compléments de rémunération, pour des dépenses de caisse et "fluidifier les relations sociales", sans toutefois révéler le nom des bénéficiaires. L'ancien délégué général adjoint de l'UIMM, Dominique de Calan, a affirmé qu'il s'agissait d' "associations, des partenaires sociaux, des intellectuels, des médias et des pouvoirs publics". En 2009, des perquisitions avaient été menées, notamment dans des syndicats étudiants

L'UIMM montre patte blanche

La défense de Denis Gautier-Sauvagnac compte mettre en avant le fait que "toutes les dépenses non-justifiées de l'UIMM devaient être considérées comme présumées frauduleuses", a indiqué son avocat,  Jean Yves Leborgne, comme le rapporte l'AFP. A l'époque, pointe l'avocat,  les syndicats professionnels encadrés par la loi Waldeck-Rousseau de 1884 n'étaient pas obligés de rendre leurs comptes publics. L'UIMM s'y est pourtant pliée en 2009, après avoir été secouée par ce scandale.