Affaire UIMM : le gotha du patronat dans le bureau du juge

Anne Lauvergeon, patronne d'Areva, Christian Streiff, ex-PDG de PSA Peugeot-Citroën, entre autres, vont devoir s'expliquer sur le contrat de départ de Denis Gautier-Sauvagnac, l'ancien délégué général de l'UIMM. Le juge cherche à déterminer si les 1,5 million d'euros qui lui ont été attribué serait une contrepartie à son silence sur les bénéficiaires de la "caisse noire" de l'organisation patronale.

C'est le gotha du patronat français qui va défiler à partir de ce lundi matin dans le bureau du juge Roger Le Loire, au parquet financier de Paris, chargé de l'affaire de l'Union des industries et des métiers de la métallurgie (UIMM). Christian Streiff, l'ancien président du directoire du constructeur automobile PSA Peugeot-Citroën convoqué lundi, sera suivi, mardi, par Etienne Bernard, président du groupe des industries métallurgiques (GIM) puis, mercredi, par Anne Lauvergeon, présidente du directoire d'Areva, et enfin, vendredi, par Joël Karecki, président de Philips France et Jean-Marie Poimboeuf, ex-PDG du groupe naval militaire DCNS. Planifiée de longue date, cette vague d'auditions a débuté le 16 avril avec celle de l'ancien PDG de Safran et membre du bureau de l' UIMM, Jean-Paul Béchat.

Tous ces grands patrons, membres actifs de l'UIMM, seront interrogés, comme témoin, sur une éventuelle subornation de Denis Gautier-Sauvagnac, l'ancien délégué général de l'organisation patronale, visant à acheter son silence dans l'affaire des retraits suspects de l'organisation patronale de la métallurgie. Le magistrat les questionnera sur leur connaissance du contrat qui avait fixé les conditions de départ de M. Gautier-Sauvagnac, dit DGS, en décembre 2007, deux mois après la révélation de l'affaire de la "caisse noire" de l' UIMM. Cet accord prévoyait le versement d'une indemnité de 1,5 million d'euros. Elle a finalement été divisée par deux en juin par l'organisation patronale qui a également supprimé la clause de confidentialité pouvant être interprétée comme une clause de silence.

Le juge cherche à déterminer si les avantages consentis par l' UIMM et avalisés par son bureau à son ancien président aurait pu avoir pour contrepartie son silence sur les bénéficiaires de quelque 16,5 millions d'euros retirés en espèces entre 2000 et 2007 d'une caisse de secours mutuelle de l' UIMM, l'Epim. Dans le cadre de cette enquête, deux membres du bureau qui avaient négocié l'accord, Michel de Virville et Philippe Darmayan, ont été mis en examen pour subornation en octobre, de même que l' UIMM comme personne morale. Ce délit est passible de trois ans d'emprisonnement et de 45.000 euros d'amende.

Le magistrat devrait également questionner les membres du bureau sur leur éventuelle connaissance des bénéficiaires des retraits en liquide de la caisse Epim dont DGS a toujours refusé de livrer les noms. Jean-Paul Béchat, lors de son audition, a expliqué au juge avoir découvert l'affaire de la caisse noire de l' UIMM dans la presse. Il s'était également étonné de la légèreté avec laquelle avait été rédigé le contrat de départ de Denis Gautier-Sauvagnac, selon des sources proches du dossier.

L'avenant controversé du contrat de DGS stipulait que ce dernier "a précisé que, s'il était resté silencieux dans le cadre des investigations judiciaires à raison de ce souci de discrétion, il n'avait pas toutefois, en sa qualité de préposé, à supporter les risques financiers d'une règle de confidentialité initiée et voulue par l'Union". L'avenant avait été adopté, selon l' UIMM, "dans la logique" d'un accord "décidé à l'unanimité" du bureau. La question est donc de savoir si le bureau a été tenu informé de la conclusion de cet avenant et si les personnes mandatées par le bureau pour négocier avec DGS ont respecté ou outrepassé le mandat qui leur avait été confié, selon une source judiciaire.

 

Commentaires 8
à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Entre gens de bonne compagnie, pas d'histoires d'argent hein ? Allez hop on effacera tout ! Pas de responsables, pas de coupables et on promet de ne pas recommencer...jusqu'à la prochaine fois.

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Pourquoi avoir soulevé le voile de cette sombre affaire? Personne n'y gagne; ni les patrons, ni les syndicats; d'ailleurs, il est plus que probable que cette cuisine se retrouve dans tous les secteurs

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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A suivre bien sûr par la dépènilisation des Affaires prévue par SARKOZY et le tour sera joué. Et après ça on (re)promettra aux Français la tranparence de la justice.!! la France est devenue une République "bananière"

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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en plus le juge d'instruction tout puissant devient le juge de l'instruction aux ordres de sarko .. fermez le ban!

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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UNE ASSOCIATION DE MALFAITEURS ....

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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16 millions détournés risque : 45000 euros d'amende...même en passant trois ans en taule, c'est bien payé !!!!

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Compte tenu de la "respectabilité" de ces personnages, ce procès n'est que pure foutaise, cirque ou folklore au choix. Un bon juge indépendant et équitable demanderait le remboursement intégral des sommes indument perçues en y ajoutant des intérêts ...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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c'est comme l'affaire du juge Burgaud... des madrés bien inutiles dans notre vie de tous les jours.... le problème... ils se servent sur le dos du contribuable

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