Les investisseurs américains jugent la France : peut (beaucoup) mieux faire

Par Fabien Piliu  |   |  427  mots
Le savoir-vivre à la française
Très sévères, les investisseurs américains interrogés dans le cadre du baromètre de la Chambre de commerce américaine. Seules 13% des entreprises américaines ayant investi en France ont une opinion positive de l’Hexagone contre 56% en 2011 ! L’attractivité de l’économie tricolore est, selon eux, de moins en moins forte.

C'est l'atout numéro un de l'économie française. Pour 81% des investisseurs américains interrogés par Bain & Cie à la demande de la Chambre de commerce américaine postée en France (AmCham), la situation géographique de la France est considérée comme la principale force du pays. Ils citent ensuite la qualification de la main d'œuvre (61%) et les infrastructures françaises (72%). Parmi les stimulants qui affectent la perception de la France comme lieu de vie pour les employés de sociétés américaines, sont cités - sans surprise - le système social français et son accès privilégié aux services de santé ainsi que le système scolaire français. Pour les atouts, c'est à peu près tout.

Le coût global de la main d'œuvre

En revanche, la liste des mauvais points accordés s'étire plus longuement, d'autant plus que la perception des faiblesses de la France s'est exacerbée. En 2013, 88% des répondants voient le coût global de la main d'œuvre comme un facteur de détraction, contre 69% en 2009. Le manque de souplesse dans l'organisation du temps de travail est stigamtisé par 85% d'entre eux. Les procédures et les coûts de licenciement affichent respectivement 89% et 84% d'opinions défavorables.

Les impôts, qui financent le très envié système social, cloués au pilori

Autres éléments repoussoirs  le niveau d'imposition (65% d'opinions défavorables), bien qu'ils permettent le financement du très envié système social, la bureaucratie (58%) et le climat social (54%). Résultat, seulement 9% des répondants recommanderaient la France à des salariés étrangers ; seules 13% des entreprises américaines ayant investi en France ont une opinion positive de l'Hexagone contre 56% en 2011 !

« Dans le contexte économique difficile dans lequel nous évoluons, les faiblesses de la France pèsent plus lourdement sur le moral des investisseurs. Ces faiblesses ont un impact direct sur le développement et l'activité de toutes ces filiales de groupes américains qui, comme nous, investissent leurs ressources en France » remarque Marc-André Kamel, associé de Bain & Company et membre de l'AmCham France.

Les Etats-Unis, le principal investisseur étranger en France

Ce désamour est d'autant plus problématique que les Etats-Unis sont depuis plusieurs années les premiers investisseurs étrangers en France selon l'Agence française des investissements internationaux (AFII). En 2012, sur les 693 projets d'investissement direct étranger (IDE) recensés par l'AFII, 156 sont d'origine américaine, représentant la création de 5.565 emplois. A titre de comparaison, 115 entreprises allemandes ont investi en France en 2012