La reprise ne suffira pas à faire baisser rapidement le chômage

Par Fabien Piliu  |   |  408  mots
Chômage : le gouvernement atteindra-t-il sa cible ?
L’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) table sur une reprise relativement vigoureuse en 2014. Le redressement de l’activité serait toutefois insuffisant pour faire reculer le taux de chômage. L'austérité budgétaire est en cause

Les instituts de recherche, les banques et les think tank sont assez peu à afficher des prévisions de croissance 2014 supérieures à celles formulées par le gouvernement. Bien souvent plus mesuré que les gouvernements, l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE)  fait partie de ceux-là. C'est assez rare pour être souligné.

Selon l'institut dépendant de Sciences Politiques qui a dévoilé ce mercredi ses dernières prévisions, le PIB progresserait à un rythme compris de 1,3% l'an prochain après avoir augmenté de 0,2% en 2013. De son côté, le gouvernement une croissance de 0,9%.

Les dispositifs lancés par l'Etat

Mais cette "croissance serait trop faible pour améliorer la situation sur le marché du travail" et "le chômage augmenterait régulièrement pour s'établir à 11,4% en France" fin 2014, juge l'OFCE. Malgré les emplois d'avenir - le gouvernement espère en signe 100.000 d'ici la fin de l'année -, les contrats de génération - moins de 11.000 ont été enregistrés depuis mars -  et les 15.000 emplois créés par le crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi (CICE) anticipés par l'Insee...

Estimés à 250.000 emplois par l'Observatoires, les sureffectifs dans les entreprises sont en cause. La rigueur budgétaire l'est tout autant. Selon ses calculs, celle-ci retirerait 2,4 points de PIB à l'activité cette année. Cette situation est d'autant plus regrettable que le potentiel de rebond de l'économie française serait important. "Il aurait dû conduire à une croissance spontanée moyenne de près de 2,6 % l'an au cours des années 2013 et 2014", avance l'OFCE.

Les écarts se creuseront en Europe

La France ne serait pas seule dans ce cas. L'OFCE estime que le choix de la "restriction budgétaire" en zone euro va creuser l'écart entre les pays relativement épargnés par la crise, comme l'Allemagne, et ceux "durablement affaiblis", essentiellement ceux du Sud, tandis que la France se trouve "dans une position intermédiaire".

"La stratégie de désendettement est la clé pour remettre la zone euro sur la bonne voie, à condition que cela ne passe pas seulement par des sacrifices budgétaires, mais aussi par une relance de l'économie. Sans cela, le risque d'un nouvel effondrement de la zone euro est réel. Il est en train de se bâtir les éléments qui pourraient alimenter un nouveau plongeon dans les économies développées", avance Xavier Timbeau, le directeur du département "Analyse et prévision".