France : Bruxelles ne croit pas aux 3% de déficit public en 2015

Par Romain Renier  |   |  306  mots
La Commission européenne confirmé la reprise en France, mais pas le passage du déficit public en dessous des 3% en 2015. Et cette reprise ne suffira pas à faire baisser le chômage. En revanche, le déficit structurel est sur les bons rails. (Photos : Reuters)
Le déficit public de la France atteindra 3,7% en 2015, au lieu des 3% maximum promis par Paris selon la Commission européenne. Et il n'y aura pas d'inversion de la courbe du chômage d'ici là. En revanche, le scénario de reprise présenté par Paris et la réduction du déficit structurel on été validés par Bruxelles.

C'est écrit, selon la Commission européenne, qui présentait mardi ses dernières prévisions économiques : la France ne parviendra pas à faire passer son déficit public en dessous des 3% du produit intérieur brut (PIB) en 2015, comme elle l'avait promis à la suite de l'octroi par Bruxelles d'un délai de deux ans.

Dérapage du déficit public à 3,7% en 2015

Les économistes de la Commission s'attendent en effet à un déficit public de 3,7%% du PIB en 2015. Mais celui-ci devrait tout de même "se réduire sur la base des mesures du projet de loi de Finances", constatent-ils. En 2014, Bruxelles s'attend à un déficit de 3,8% (presque en ligne avec les 3,6% escomptés par Paris) et de 3,7% en 2015. Cette année, il devrait atteindre 4,1% contre 3,9% attendus par Paris.

Bruxelles préfère se concentrer sur le déficit structurel

Mais Paris ne subira apparemment pas les remontrances de la Commission. Olli Rehn, le commissaire aux Affaires économiques, a en effet promis de se concentrer sur "l'ajustement structurel" et non sur le chiffre nominal, qui est soumis aux effets de la conjoncture, pour juger des efforts budgétaires de la deuxième économie européenne. Sur ce point, Bruxelles et Paris sont en ligne en prévoyant la même réduction cumulée de 1,75 point du déficit structurel en 2013 et 2014.

Reprise mais pas d'inversion de la courbe du chômage

La Commission européenne a par ailleurs confirmé les prévisions de croissance fournies par Bercy qui prévoyaient un accroissement du PIB de 0,2% cette année, de 0,9% en 2014 et de 1,7% en 2015. En revanche, reprise économique ne signifie pas amélioration significative du marché de l'emploi. En effet, loin de croire à l'inversion de la courbe tant promise par l'exécutif, la Commission s'attend à une hausse continue du taux de chômage à 11% en 2013, 11,2% en 2014 et 11,3% en 2015.