Le pacte d'avenir pour la Bretagne peut-il répondre aux attentes ?

Par Fabien Piliu  |   |  517  mots
Jean-Marc Ayrault, le Premier ministre
Ce mercredi, en Conseil des ministres, Jean-Marc Ayrault, le Premier ministre, a présenté un pacte d’avenir pour la Bretagne. Sept priorités ont été dégagées.

Les manifestants bretons qui attendaient des mesures concrètes de la part du gouvernement en seront pour leurs frais. Ce mercredi, en Conseil des ministres, Jean-Marc Ayrault, le Premier ministre, a présenté un pacte d'avenir pour la Bretagne qui, à première vue, semble plutôt répondre à des exigences de long terme qu'à des urgences. Ainsi, il faudra attendre la fin de l'année pour que soit élaboré en concertation étroite avec les collectivités locales ainsi que les acteurs économiques ou sociaux, un pacte d'avenir pour la Bretagne.

Des erreurs stratégiques

" La Bretagne traverse en effet une crise économique d'autant plus préoccupante qu'elle frappe les filières mêmes sur lesquelles la région a construit sa prospérité : l'agriculture et l'agroalimentaire, l'automobile ou les télécommunications. Cette crise frappe de nombreuses familles et menace directement les territoires d'implantation de ces activités. Elle résulte, pour une grande part, d'erreurs stratégiques majeures et d'un manque d'anticipation vis-à-vis d'éléments prévisibles : fin des restitutions pour le poulet export, absence d'investissements et perte de compétitivité de la filière porcine ", a déclaré le Premier ministre.

" C'est totalement décalé ! Il n'y a rien de concret mais seulement des bonnes intentions. C'est un procès fait à la Bretagne et à son modèle économique", a commenté pour La Tribune Marc Le Fur, le député UMP des Côtes d'Armor.

Un plan pour l'agriculture et l'agroalimentaire

Pour sortir la Bretagne de la crise, Jean-Marc Ayrault a annoncé le lancement prochain d'un plan pour l'agriculture et l'agroalimentaire. " Il débouchera sur des mesures adaptées dans les domaines jugés prioritaires comme la modernisation des bâtiments agricoles, le développement de la recherche-innovation dans les industries agroalimentaires, l'anticipation des mutations économiques dans ces filières, ou encore l'amélioration de l'adéquation entre produits et marchés. L'objectif est de restaurer la compétitivité structurelle du secteur, notamment en matière de performance économique et environnementale ", a-t-il déclaré avant de rappeler les mesures déjà prises en urgence. Le gouvernement a notamment décidé d'anticiper le contrat de plan Etat-région.

 Un pacte, sept priorités

Sept priorités seront déclinées dans le pacte d'avenir de la Bretagne : l'enseignement supérieur, la recherche et l'innovation, l'évolution des filières structurantes (agriculture, agroalimentaire, pêche, conchyliculture et aquaculture), les filières d'avenir, les infrastructures et les usages du numérique, l'accessibilité et les mobilités durables, la transition énergétique et écologique, la culture et les langues régionales.

Les conditions du dialogue sont remplies estime les préfet de région

Dans ce contexte, des discussions se sont tenues à la préfecture de Rennes (Ille-et-Vilaine) autour du « Pacte d'avenir pour la Bretagne » entre les représentants de l'Etat, les bonnets rouges et les acteurs économiques et sociaux de la région. Les manifestants avaient fixé un ultimatum au gouvernement pour la suppression de l'écotaxe. Celui-ci a pris fin à midi. Selon Patrick Strzoda, le préfet de région, "les conditions du dialogue sont remplies".