Dégradation de la note par S&P : Paul Krugman prend le parti de la France

Par latribune.fr  |   |  404  mots
Pour Paul Krugman, cette dégradation de la note de la France de AA+ à AA relève davantage de "l'idéologie que d'une analyse économique défendable."
Pour le prix Nobel d'économie, la dégradation de la note de la France de AA+ à AA par l'agence de notation Standard and Poor's relève davantage de "l'idéologie que d'une analyse économique défendable."

Après la dégradation de la note de la France par l'agence Standard & Poor's ce vendredi, le prix Nobel d'économie Paul Krugman a pris la défense de l'Hexagone via un billet sur son blog, "la conscience d'un libéral", hébergé par le New York Times. Pour l'économiste américain :

Les agences de notation ne disposent d'aucune information particulière sur la solvabilité nationale, d'autant plus pour des pays tels que la France.

Une dégradation qui relèverait davantage de "l'idéologie que d'une analyse économique défendable"

Le prix Nobel d'économie pointe ainsi le fait que Standard and Poor's n'a pas de connaissance précise de l'état des finances françaises.

Paul Krugman a aussi estimé que cette dégradation de la note de la France de AA+ à AA relevait davantage de "l'idéologie que d'une analyse économique défendable." Enfin, l'économiste américain a également souligné que concernant la France, les prévisions du FMI d'ici à 2018, étaient meilleures que celles concernant la Grande-Bretagne.

Toutes les politiques d'austérité ne sont pas justifiées

Ce jeudi, Paul Krugman s'était également exprimé sur le fait que les politiques d'austérité menées actuellement n'étaient pas toutes justifiées. Notamment dans les pays qui ont leur propre monnaie. Lors d'une conférence du FMI à Washington, il a ainsi affirmé que :

Les craintes d'une crise financière et budgétaire sur le modèle grec ont plané sur le discours public (...) et ont constitué la principale justification de l'austérité dans des pays qui n'ont pas de difficulté à emprunter.

"Les pays qui empruntent dans leur propre monnaie ne sont tout simplement pas vulnérables aux crises de liquidités"

Mais contrairement aux Etats-membres de la zone euro, le Japon, les Etats-Unis ou encore la Grande-Bretagne peuvent compter sur leur banque centrale pour agir en prêteur de dernier ressort dans l'hypothèse où les marchés couperaient leur financement. Paul Krugman estime ainsi que :

Les pays qui empruntent dans leur propre monnaie ne sont tout simplement pas vulnérables aux crises de liquidités" qui ont frappé les pays de la zone euro et qui sont nées de prophéties "auto-réalisatrices".

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