Montebourg lance un nouveau plan d’aides pour les entreprises en difficultés

Par Fabien Piliu  |   |  579  mots
Arnaud Montebourg, le ministre du Redressement productif
Ce mercredi, Arnaud Montebourg, le ministre du Redressement productif devrait annoncer une nouvelle série de mesures pour soutenir les entreprises en difficultés. Parmi celles-ci, citons la réactivation du Fonds de développement économique et social (FDES) créé en 1955 qui se verrait doté d’une enveloppe de 300 millions d’euros.

Lors de son arrivée à Bercy, Arnaud Montebourg avait regimbé contre le titre du ministère que Jean-Marc Ayrault lui confiait. A la place du ministère du Redressement productif, le troisième homme des primaires socialistes aurait préféré celui du renouveau productif, plus offensif. Un an et demi après son arrivée au troisième étage de Bercy, Arnaud Montebourg n'arrive pas à se faire de ses habits de pompier de service afin de gérer la multiplication des plans sociaux qui se déclarent aux quatre coins de la France. Après Arcelor-Mittal, Petroplus ou encore PSA Aulnay, ce sont les dossiers La Redoute, Fagor Brandt, Tilly Sabco, Alcatel Lucent ou encore Marine Harvest qui sont récemment arrivés sur le bureau du ministre.

Pour mener cette tâche à bien, il dévoilera ce mercredi un plan d'aide aux entreprises en conseil des ministres, composé d'un ensemble de mesures dites de "résistance économique" pour permettre aux entreprises à court de trésorerie de trouver un second souffle.

Relancer un fonds endormi

Parmi les plus symboliques, citons la réactivation du Fonds de développement économique et social (FDES) créé en 1955 et géré par le Trésor. Actuellement doté d'un budget de 80 millions d'euros, celui-ci permet à l'Etat d'octroyer des prêts aux entreprises à des taux inférieurs à ceux du marché, afin de favoriser le développement économique et social d'une région en difficulté.

Au total, le FDES devrait se voir allouer environ 300 millions d'euros supplémentaires devraient être alloué, qui seront distribués aux entreprises qui ont des difficultés passagères de trésorerie sous forme de prêts. Des difficultés qui trouvent bien souvent leur origine dans les retards de paiement. Selon les calculs de la médiation des relations inter-entreprises, chaque jour de retard de paiement coût 1 milliard aux entreprises. Actuellement, le crédit inter-entreprises est évalué à 500 milliards d'euros…

Les fonds de retournement dans la boucle

Au regard du nombre d'entreprises en difficultés, cette nouvelle initiaitive pourra-t-elle suffire ? C'est peu évident. C'est la raison pour laquelle le gouvernement espère augmenter l'effet de levier de ce dispositif, via l'entrée en jeu des fonds de retournement spécialisés.

Selon les informations recueillies par Le Monde, ce serait le Comité interministériel de restructuration industrielle (CIRI), dépendant du Trésor, au chevet des entreprises de plus de 400 salariés en difficulté, qui gèrerait le FDES et l'octroi de ces prêts.

Avec les ordonnances, le gouvernement veut agir vite

La réforme de la justice commerciale pour les entreprises en difficultés fait également partie de ce nouveau plan gouvernemental de soutien aux entreprises. Déposé par le ministre, un amendement au projet de loi de finances 2014 sera discuté à l'Assemblée nationale ce mercredi. S'il est voté, il permettra au gouvernement d'agir par ordonnances pour accélérer son projet de réforme. Celle-ci vise notamment à garantir une meilleure confidentialité au niveau de la phase de prévention des difficultés des entreprises, à étendre et à renforcer les obligations de signalement de leurs difficultés et à rationaliser les dispositifs de prévention de ces mêmes difficultés.

Le gouvernement multiplie les interventions

Ce n'est pas la première fois que le ministère du Redressement productif lance un plan de sauvetage. Parallèlement aux nombreuses immixtions du ministre dans les dossiers chauds, vingt-deux commissaires régionaux au Redressement productif ont été nommées en juillet 2012.