Et si les chefs d’entreprise prenaient le pouvoir ?

Par Fabien Piliu  |   |  495  mots
Les élections municipales se tiendront les 23 et 30 mars 2014
Pour canaliser l’exaspération des entrepreneurs, la CGPME appelle les entrepreneurs à se lancer dans l’aventure politique lors des prochaines élections municipales en mars prochain.

Et si les chefs d'entreprises prenaient le pouvoir ? Alors que le gouvernement ne compte aucun chef d'entreprise dans ses rangs, que le nombre de parlementaires dirigeants d'entreprises est très faible, les entrepreneurs n'auraient-ils pas à intérêt à s'investir davantage dans le combat politique ?

La CGPME en est convaincue. Pour calmer l'exaspération des chefs d'entreprises, la Confédération appelle ce jeudi les entrepreneurs à tenter l'aventure.

" Patrons de PME et de TPE, artisans, commerçants donnent de la voix pour manifester leur exaspération ou appeler au secours. Confrontés à une fiscalité changeante devenue quasiment confiscatoire, à des règlementations tatillonnes, ils sont excédés. Eux qui, chaque jour, dans leur entreprise sont habitués à agir, ils ne comprennent pas que d'autres décident à leur place qui ils doivent embaucher, où ils doivent investir et pourquoi l'argent qu'ils gagnent si durement doit leur être confisqué ", explique la Confédération dans un communiqué.

Selon une étude de l'Institut de recherches économiques et fiscales (IREF) datée de janvier 2013, entre 3% et 5 % des députés et 6 % des sénateurs sont des chefs d'entreprises.

La fiscalité est dans le viseur

Sans surprise, la fiscalité est l'angle d'attaque de la CGPME, expliquant que les chefs d'entreprises "

n'acceptent plus le niveau actuel des charges sociales qui rend si difficile de recruter dans un pays qui compte plus de 3 millions de chômeurs. Ils ne tolèrent plus d'être toujours davantage mis à contribution alors que le secteur public - et la suppression de l'unique jour de carence dans la fonction publique vient d'en faire l'éclatante démonstration - renforce son statut de secteur protégé. Ils sont las d'être régulièrement montrés du doigt, sans cesse contrôlés, toujours suspectés, eux qui respectent les règles que d'autres bafouent en toute impunité ",

poursuit l'organisation patronale, citant la fiscalité rétroactive, les dispositifs à géométrie variable décidés puis retirés des lois de finances.

Eviter le chaos

S'agit-il de mettre de l'huile sur le feu et de faire revivre une certaine forme de poujadisme ? La Confédération s'en défend bien.

" Cette situation justifie-t-elle la grève des impôts ou le refus de s'acquitter des cotisations sociales ? La réponse est non. Ce n'est ni notre culture, ni notre intérêt. Croire que du chaos peut naître la solution, c'est au mieux faire preuve d'une grande naïveté et, au pire, jouer à l'apprenti sorcier ".

" Agir là où se prennent les décisions "

Dans ce contexte, la CGPME lance un appel aux chefs d'entreprise pour qu'ils se mobilisent en se portant candidat sur les listes électorales lors des prochaines élections municipales les 23 et 30 mars prochain. " Il nous faut agir là où se prennent les décisions. Le reste n'est que littérature ", conclut la CGPME.

 

>> Pour aller plus loin : Retrouvez l'interview de Denis Payre, entrepreneur qui se lance en politique, à la Tribune des Décideurs