Réforme fiscale : ce que veulent syndicats et patronat

Par latribune.fr  |   |  464  mots
Laurent Berger, leader de la CFDT préconise de "repenser l'impôt sur le revenu"
Jean-Marc Ayrault recevra ce lundi les partenaires sociaux pour un premier tour de table sur la réforme fiscale. Les positions des uns et des autres

 Satisfaits de la décision du gouvernement de réformer le système fiscal, les syndicats sont favorables à une réhabilitation de l'impôt sur le revenu mais opposés à sa fusion avec la CSG, tandis que le patronat réclame une baisse de la fiscalité des entreprises.

SYNDICATS:

- La CGT estime qu'il faut réhabiliter et rendre plus progressif l'impôt sur le revenu, renforcer l'impôt sur la fortune, réexaminer l'impôt sur les sociétés, réformer la fiscalité locale et en finir avec l'évasion fiscale et les paradis fiscaux. La centrale est réservée sur une fusion de l'impôt sur le revenu et de la CSG.

- La CFDT veut plus de "lisibilité" dans le système et redire à quoi sert l'impôt pour répondre au "ras-le-bol" fiscal. A ses yeux, il faut aussi repenser le poids de l'impôt sur le revenu qui a beaucoup diminué par rapport à la fiscalité indirecte. Elle entend également consolider le financement de la protection sociale et préserver la fiscalité écologique.

- Force ouvrière prône aussi un renforcement de l'impôt sur le revenu dont elle juge le rendement beaucoup trop faible. Ce renforcement doit être "une colonne vertébrale de la réforme". FO déplore aussi que de grandes entreprises françaises échappent à l'impôt sur les sociétés. La centrale va par ailleurs faire des propositions sur le crédit impôt recherche.

- Pour la CFE-CGC, une fusion CSG/IR est "hors de question" car ce sont "les classes moyennes qui vont payer plus". Le syndicat des cadres refuse en outre tout calcul de la taxe d'habitation en fonction des revenus.

- La CFTC veillera particulièrement à ce que la réforme du financement de la protection sociale "ne soit pas l'accessoire d'une éventuelle réforme fiscale d'envergure". Elle alerte sur les risques d'une fusion CSG/IR sur ce financement.

PATRONAT:

- Le Medef demande une baisse générale du niveau des prélèvements obligatoires, notamment sur les entreprises, et une réduction du coût du travail. Le Medef estime "qu'il y a 100 milliards d'euros de trop" prélevés sur les entrepreneurs. Il est pour une hausse de la TVA "modérée, progressive" (un point par an) et "temporaire". Son président Pierre Gattaz est opposé "à titre personnel" à une fusion IR/CSG.

- La CGPME voudrait que les lois de finance soient pluriannuelles pour que les chefs d'entreprise aient de la "visibilité" et que "la non rétroactivité des textes soit "gravée dans le marbre".

- L'UPA demande que le coût du travail "baisse dès 2014" et appellera pour ce faire à une réforme du mode de financement de la protection sociale.