Les Allemands de plus en plus accros aux antidépresseurs

Par Fabien Piliu  |   |  514  mots
Les Français ne sont pas les premiers consommateurs d'antidépresseurs au monde
Les pathologies psychiatriques et les psychotropes représentaient 16 % (22,6 milliards d'euros) des dépenses de santé en 2011. Mais contrairement aux idées reçues, les Français ne sont pas les premiers consommateurs, selon l'OCDE qui pointe en revanche une hausse de la consommation outre Rhin.

Selon l'étude de l'Institut de recherche et documentation en économie de la santé (IRDES) intitulée " La prise en charge de la dépression dans les établissements de santé ", Les pathologies psychiatriques et les psychotropes représentent 22,6 milliards de dépenses, soit 16% des dépenses totales de santé en 2011.

Parmi les 2,1 millions de patients adultes hospitalisés pour un motif psychiatrique ou pris en charge pour une affection de longue durée psychiatrique, plus d'un tiers souffre d'épisodes dépressifs caractérisés. La dépression est l'une des maladies psychiques les plus répandues en France. Selon une étude de l'Institut national de prévention et d'éducation pour la santé (INPES) datée de 2007, trois millions de personnes en seraient affectées.

Quelques symptômes facilement détectables

Comme le rappelle l'IRDES, un épisode dépressif caractérisé (EDC), tel qu'il est défini par la médecine, est identifié par la présence d'au moins quatre symptômes dont au moins un important, et la perturbation des activités habituelles du patient. Quels sont ces symptômes ? L'INPES cite le fait de vivre une période d'au moins deux semaines consécutives en se sentant triste, d'avoir pris ou perdu au moins cinq kilos, d'avoir beaucoup plus de mal que d'habitude à se concentrer…

Les Français ne sont pas les premiers consommateurs d'antidépresseurs au monde

Cette étude vient relancer la question récurrente du mal-être en France. Selon une étude de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) tout récemment publiée, les Français ne seraient pas les premiers consommateurs d'antidépresseurs au monde ?

En effet, la consommation moyenne d'antidépresseurs dans les 23 pays membres de l'OCDE est ainsi de 56 cachets par jour pour 1.000 habitants. La France se situe à une honorable 13e place de ce palmarès à égalité avec l'Allemagne et la Slovénie avec cinquante comprimés. Avec 13 cachets par jour, la Corée du Sud et le Chili restent les pays qui consomment le moins d'antidépresseurs. Sont classés dans le bas du classement le Canada avec 86 médicaments, l'Australie (89) et l'Islande (106)

La crise fait des ravages dans les esprits

Autre enseignement de cette étude, la consommation de psychotropes a pratiquement doublé dans les nations membres de l'organisation entre 2000 et 2011, basée à Paris. Si l'augmentation reste relativement modeste en France, la consommation étant passée de 40 à 50 cachets, certains pays frappés de plein fouet par la crise financière ont enregistré des augmentations brutales. En Espagne, la consommation d'antidépresseurs a bondit de 51 % entre 2003 et 2011. Au Portugal, c'est un saut de 20% qui est observé. Le bond le plus important est en Allemagne.

L'Allemagne n'est pas épargnée

Au regard de ses résultats économiques, l'Allemagne est-elle épargnée par ce mal-être ? Absolument pas. Selon l'OCDE, la consommation d'antidépresseurs a bondit de 46 % entre 2007 et 2011. Une explosion qui s'expliquerait notamment par la progression du nombre de travailleurs pauvres et de l'augmentation de la proportion, toujours plus importante, de salariés cumulant plusieurs emplois pour boucler leurs fins de mois.