Le Bhoutan acte dans les urnes sa désillusion du Bonheur National Brut

Le Bhoutan s\'apprête-t-il à renoncer à son BNB ? Cet indicateur qui mesure le Bonheur National Brut faisait la célébrité de ce minuscule état himalayen de 750.000 habitants. Une volonté mise en place par la monarchie dans les années 1970. Sauf que dimanche, le parti monarchiste au pouvoir a perdu les élections législatives. L\'opposition du Parti démocratique du Peuple a remporté le scrutin après avoir raillé une politique du bonheur qui ne s\'est jamais traduite dans les faits.Pris entre deux feuxIl faut revenir dans les années 1960 pour bien comprendre. A cette époque, le Bhoutan était un petit pays complètement coupé du monde. Les habitants n\'avaient ni télévisions, ni liaisons téléphoniques, ni routes... ni même de monnaie. Le pays fait alors son entrée dans la mondialisation sous l\'impulsion de l\'Inde voisine qui soutient la monarchie théocratique du Bhoutan. Il s\'agissait alors de ne pas le laisser tomber sous l\'influence de Pékin dans une région que les deux grandes puissances régionales se disputent. Mais le roi de l\'époque a élevé le bonheur de ses sujets au-dessus des impératifs économiques. La création de cet indicateur devait incarner cette volonté politique. Sauf que, le Bhoutan a récemment décidé de se rapprocher de Pékin. Une attitude peu appréciée par New Delhi qui a décidé de lui confisquer son soutien. Du coup, l\'Inde a réduit ses livraisons en vivres, et surtout en gaz et hydrocarbures dont les prix ont explosé.Le \"BNB c\'est du vent\"Face à cette réalité, les Bhoutanais affrontent de plein fouet cette désillusion, et la politique du Bonheur est devenu un concept des plus abstraits. Pour Tshering Tobgay leader du parti vainqueur des élections, il s\'agit d\'une véritable imposture : \"L\'insistance du DPT (parti monarchiste, ndlr) à jouer la carte du bonheur national brut n\'est que du vent destiné à attirer l\'attention de la communauté internationale. Cette politique n\'a jamais apporté quoi que ce soit au peuple du Bhoutan\". Pour le Bhoutan, c\'est aussi l\'expérience de l\'alternance pour cette monarchie désormais constitutionnelle qui organise son deuxième scrutin législatif depuis cinq ans. 
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