L'objectif du déficit public à 3% en 2015 maintenu malgré le Pacte de responsabilité (Moscovici)

Par latribune.fr  |   |  396  mots
Les allègements de charges prévus pour les entreprises ne remettent pas en cause l'objectif d'un déficit public à moins de 3% en 2015, selon le ministre de l'Économie et des Finances Pierre Moscovici. (Photo : Reuters)
L'objectif de réduction du déficit public de la France sous le niveau de 3% du PIB en 2015 ne sera pas remis en cause par les mesures du Pacte de responsabilité, a déclaré jeudi le ministre de l'Economie, Pierre Moscovici. Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a parlé d'une réduction des dépenses de 50 milliards d'euros "minimum".

Le Pacte de responsabilité remet-il en cause les objectifs de réduction du déficit public ? Non, a répondu le ministre de l'Économie est des Finances Pierre Moscovici lors de ses voeux ce jeudi.

"L'objectif est de 4,1% pour 2013, de 3,6% pour 2014 et d'être en dessous de 3% pour 2015: c'est évidemment maintenu"

Désir de crédibilité

Il n'y aura donc pas de négociation avec Bruxelles en vue d'obtenir un délai supplémentaire lié aux allègements de charges promis aux entreprises prévus par le Pacte.

Le Pacte de responsabilité annoncé le 31 décembre par le président de la République, François Hollande, prévoit la suppression des cotisations familiales patronales, soit environ 30 milliards d'euros d'ici 2017. Cette somme comprend les montants consacrés au Crédit d'impôts pour la compétitivité et l'emploi (CICE), qui doit dès l'an prochain représenter 20 milliards d'euros.

"Il faut nous attacher à renforcer la crédibilité de la France aux yeux de nos partenaires", avait déclaré Pierre Moscovici en guise de prélude, à quelques heures de son déplacement à Davos et de la publication de la note française par l'agence Moody's.

50 milliards d'économies... "minimum"

Du côté de Matignon, Jean-Marc Ayrault a indiqué ce même jour, à l'issue de la première réunion du Conseil stratégique de la dépense publique à l'Élysée, que l'objectif était de réaliser 50 milliards d'euros d'économie "au minimum" d'ici à la fin du quinquennat en 2017. Les syndicats ont immédiatement exprimé leurs inquiétudes à la veille des voeux du Premier ministre aux agents.

Si la croissance espérée par le président de la République n'est pas au rendez-vous, ce dernier n'aura donc d'autre choix que d'annoncer des économies supplémentaires sur d'autres postes de dépenses. D'autant plus que l'Élysée a indiqué mardi vouloir faire en sorte que les charges sociales ou fiscales des entreprises soient réduites dès 2015.

"Entre 2008 et 2012, la part de la dépense publique dans la richesse nationale a augmenté de 4 points, passant de 52,6 à 56,6, et pourtant, ça n'a pas amélioré les services publics et la vie des Français", a déclaré le Premier ministre en guise de réponse.

Mais les économies ne se feront "pas sur le dos" des fonctionnaires, a dors et déjà prévenu Jean Marc-Ayrault.