Les relations économiques franco-chinoises sont très déséquilibrées

Par Fabien Piliu  |   |  452  mots
Le déficit commercial bilatéral annuel entre la France et la Chine dépasse régulièrement les 26 milliards d'euros
Alors que la France et Chine célèbrent ce lundi le cinquantième anniversaire de leurs relations diplomatiques, quelle est la nature de leurs relations économiques ?

Le 27 janvier 1964, sous l'impulsion du général De Gaulle, la France et la Chine établissaient des relations diplomatiques. Sans heurts majeurs, A l'exception des tensions provoquées par la vente de frégates en 1991 et de satellites en 2004 à Taïwan, ces relations sont depuis courtoises. Le président Pompidou n'a-t-il pas été le premier chef d'État français et du monde occidental à se rendre en République populaire de Chine en septembre 1973, où il rencontra le président Mao Tsé-Toung ?

En revanche, dans le domaine économique, les relations entre le deux pays sont largement en défaveur de la France, surtout depuis que la Chine s'est ouverte au monde dans le domaine commercial. La France, comme l'ensemble des pays de la planète, subit la concurrence de la Chine, devenue au début des années 90 l'atelier du monde.

Un déficit bilatéral proche de 30 milliards d'euros

Depuis 2010, la France affiche un déficit commercial bilatéral avec la Chine oscillant entre 25 et 28 milliards d'euros. Quand la France exporte des Airbus, du vin, du Cognac et des parfums, la Chine nous vend quasiment tous les biens de grande consommation, que ce soit les ordinateurs et leurs périphériques, les équipements de communications, les appareils électroménagers, les chaussures et les produits textiles que nous consommons plus ou moins régulièrement.

Résultat, au cours des onze premiers de l'année 2013, les exportations tricolores se sont élevées à 13,3 milliards d'euros selon les Douanes quand les importations ont dépassé les 37 milliards d'euros.

Dans le domaine de l'attractivité, le déséquilibre est également flagrant.

Selon une note de la direction du Trésor publiée en août 2013,  la France a investi 1,6 milliard d'euros en Chine en 2011, contre 1,4 milliard d'euros en 2010. Le stock des investissements français en Chine s'élevait à 13,1 milliards d'euros fin 2011, contre 3,1 milliards d'euros fin 2005. Selon le Trésor, le secteur manufacturier chinois capte la moitié des IDE français. Bien que modeste, le montant de ces investissements est quatre fois supérieur à celui des investissements chinois en France dont le stock atteint 3,4 milliards d'euros. Lors de sa visite officielle en Chine en avril 2013, François Hollande avait déclaré que " tous les obstacles, tous les freins aux investissements chinois en France seraient levés".

Certes, les investissements directs chinois en France ont bondit de 35% entre 2011 et 2012 selon l'Agence française des investissements internationaux (AFII) qui publiera bientôt son enquête 2013 Mais ils restent encore marginaux. Ainsi, la Chine n'est que le 17ème employeur étranger an France. Quand les entreprises chinoises lançaient 31 projets d'investissements en 2012, représentant 645 emplois, leurs concurrentes américaines et allemandes en montaient respectivement 156 et 63, représentant 5.565 et 3.935 emplois.