Pourquoi Villepin a touché 100.000 euros pour une journée de travail

Par latribune.fr  |   |  333  mots
Dominique de Villepin a été diplomate jusqu'en 1993, avant de rejoindre la présidence du conseil d'administration de l'Office national des forêts et de suivre la carrière que l'on connait. (Photo : Reuters)
L'ancien Premier ministre aurait bénéficié d'un mécanisme légal de fin de retraite relatif à sa carrière de diplomate pour toucher l'équivalent de 88 mois de Smic. Il n'avait plus travaillé pour le Quai d'Orsay depuis 1993.

C'est ce que l'on appelle une journée prolifique. L'ancien Premier ministre et ex-ministre des Affaires étrangères serait revenu travailler un jour et un seul au Quai d'Orsay, après 20 ans d'absence, pour pouvoir toucher son droit à la retraite, la somme mirifique de 100.000 euros (soit 88,59 Smics mensuels nets au 1er janvier 2014), explique le quotidien britannique The Telegraph. 

Un tel paiement a de quoi surprendre. Il en a d'ailleurs agacé plus d'un au Quai d'Orsay, alors que le gouvernement met en avant une cure d'austérité et que le budget de la diplomatie française est extrêmement fragile après de nouvelles réductions en 2014

Fabius aurait autorisé l'accord

L'arrangement se serait pourtant fait en toute légalité et serait dû à un "mécanisme de fin de retraite", explique le quotidien britannique. Celui-ci précise que l'aval de Laurent Fabius, actuel ministre des Affaires étrangères, était vraisemblablement nécessaire à la mise en place d'un tel accord.

Bien que diplômé de l'ENA comme Laurent Fabius et camarade de classe du président de la République François Hollande, l'ancien Premier ministre n'aurait bénéficié "d'aucun traitement de faveur", argue un porte-parole du ministère. 

Et si le porte-parole de Dominique de Villepin met en avant "une erreur administrative que [l'ancien Premier ministre] a demandé de rectifier", le Telegraph affirme, documents officiels à l'appui, que celui qui a quitté la diplomatie française en 1993 aurait demandé lui-même à bénéficier de l'arrangement. 

Reconversion de bonne fortune pour l'ancien diplomate

La fortune de Dominique de Villepin était estimée en 2012 à 4 millions d'euros hors bien professionnels, en plus d'un hôtel particulier d'une valeur de 3 millions d'euros, expliquait à l'époque L'Express.

C'était toutefois avant que l'ancien Premier ministre, aujourd'hui à la tête du cabinet de conseil Villepin International (1,679 million d'euros de chiffre d'affaires et 162.200 euros de bénéfices en 2013), ne décide de vendre aux enchères sa collection de livres anciens, récoltant ainsi près de 3 millions d'euros.