Les syndicats dans la rue contre le pacte de responsabilité

Par latribune.fr  |   |  519  mots
A l'origine de cette mobilisation, Jean-Claude Mailly (FO), à droite sur la photo, appelle à combattre ce "pacte de complaisance", "une feuille blanche" dont "on ne sait comment il sera financé" et qui ne prévoit "rien" en matière d'emploi en contrepartie des 30 milliards d'euros de baisses de charges concédées aux entreprises. (Crédits : © 2009 Thomson Reuters)
La CGT, FO, la FSU et Solidaires appellent les salariés à descendre dans la rue mardi contre la pièce maîtresse de la nouvelle politique de François Hollande, sur fond de vives tensions avec les syndicats signataires du pacte.

Les syndicats sont en colère, et ils comptent bien le faire entendre. A cinq jours des municipales, la CGT, FO, la FSU et Solidaires appellent ce mardi les salariés à descendre dans la rue contre le pacte de responsabilité. Au total, plus de 140 manifestations et rassemblements sont prévus dans le pays, pour cette journée d'action pour l'emploi et les salaires, selon la CGT. Des appels à arrêter le travail ont été lancés, .

A Paris, le cortège partira en début d'après-midi de Montparnasse vers les Invalides avec en tête les dirigeants des centrales, Thierry Lepaon (CGT), Jean-Claude Mailly (FO), Annick Coupé (Solidaires) et Bernadette Groison (FSU).

"Une feuille blanche" qui ne prévoit "rien" en matière d'emploi

A l'origine de cette mobilisation, Jean-Claude Mailly appelle à combattre ce "pacte de complaisance", "une feuille blanche" dont "on ne sait comment il sera financé" et qui ne prévoit "rien" en matière d'emploi en contrepartie des 30 milliards d'euros de baisses de charges concédées aux entreprises.

Malgré la proximité avec le premier tour des municipales dimanche, Jean-Claude Mailly affirmait lundi soir ne pas être dans "un registre politique" mais dans "un registre social et syndical". "Il vaut mieux que ça s'exprime socialement que politiquement".

Et, pour lui, défiler ce mardi, "c'est la meilleure façon" pour les militants de FO "de rendre hommage" à leur ex-dirigeant Marc Blondel disparu dimanche.

Le leader de FO prévoit "du monde" dans les rues et espère des cortèges plus étoffés que ceux de l'automne dernier contre la réforme des retraites.

"Les conséquences désastreuses pour le service public"

La journée d'action s'est greffée sur une mobilisation des salariés des caisses de Sécurité sociale contre de nouvelles baisses d'effectifs, à l'appel de tous leurs syndicats, y compris la CFDT et la CFE-CGC. Ils défileront en tête du cortège parisien.

Outre le privé, les quelque 5 millions de fonctionnaires sont également invités à battre le pavé pour dénoncer "les conséquences désastreuses" pour le service public des 50 milliards d'euros d'économies prévues d'ici 2017 notamment pour financer une baisse des charges pour les entreprises.

Du côté des responsables politiques, le Parti de gauche a appelé à "se mobiliser puissamment derrière les syndicats" pour cette "première" action contre le pacte, "d'une grande importance dans le rapport de forces qu'il faudra construire". Le NPA sera aussi dans la rue à Paris.

Aggravation des clivages syndicaux

Les divergences sur le pacte ont aggravé les clivages syndicaux: le front de refus s'en est pris avec virulence aux centrales réformistes - CFDT, CFTC, CFE-CGC - qui ont paraphé le 5 mars un accord avec le patronat sur les contreparties du pacte, mettant le projet sur les rails.

Thierry Lepaon a dénoncé "une mainmise presque idéologique" du gouvernement sur les signataires tandis que Jean-Claude Mailly décelait un "côté syndicat officiel" à la CFDT.

Pour sa part, la très remontée CFTC a "réaffirmé haut et fort sa totale indépendance à l'égard des partis politiques".