Pacte de responsabilité : patronat et syndicats sont loin d'être d'accord

Le patronat a présenté mardi un projet d'accord sur les contreparties du "pacte de responsabilité", essuyant un tir groupé des syndicats qui l'ont jugé totalement insuffisant. Les partenaires sociaux doivent se retrouver ce mercredi pour une deuxième séance de discussions.
Le patronat propose l'ouverture de discussions dans "les semaines à venir" dans les branches professionnelles sur des "objectifs d'emploi". Il se garde toutefois de les chiffrer, comme le président du Medef Pierre Gattaz s'y est toujours refusé, malgré les demandes répétées de syndicats.

La tension monte. Alors que les partenaires sociaux doivent se retrouver ce mercredi pour une deuxième séance de discussions, le Medef, la CGPME et l'UPA se sont mis d'accord non sans mal mardi sur un projet d'accord sur les contreparties du "pacte de responsabilité".

Le gouvernement, qui veut faire du pacte l'une de ses armes contre le chômage, souhaite en effet que les partenaires sociaux parviennent à un accord d'ici la fin mars sur les contreparties à une baisse des charges concédée aux entreprises.

Rédigé par la patronat, ce texte, dont l'AFP a obtenu copie, est censé définir les engagements des entreprises, notamment en termes d'emplois, en échange des 30 milliards d'euros d'allègements de charges promis par le gouvernement dans le cadre du pacte.

Pas de chiffrage pour le moment

Dans ce relevé, le patronat propose ainsi l'ouverture de discussions dans "les semaines à venir" dans les branches professionnelles sur des "objectifs d'emploi". Il se garde toutefois de les chiffrer, comme le président du Medef Pierre Gattaz s'y est toujours refusé, malgré les demandes répétées de syndicats. Le patronat prévient en outre que ces objectifs ne seront précisés -voire "quantifiés"- que "lorsque la baisse des prélèvements sociaux et fiscaux" et ses "modalités de mise en oeuvre" seront "précisément définies" par le gouvernement.

Le projet limite par ailleurs les contrôles sur leur réalisation effective à "un suivi régulier" et à "l'évaluation de l'atteinte des objectifs fixés" par les signataires. Il ne fait aucune mention d'une éventuelle réversibilité des aides obtenues en cas de non respect des engagements, réclamée par la CFDT.

Il propose également l'ouverture d'une discussion au second semestre 2014 sur "l'amélioration du marché du travail", alors qu'un accord a déjà été conclu et transposé dans la loi en 2013 pour flexibiliser le marché du travail.

Un rejet unanime des syndicats

Ce projet d'accord a suscité un rejet unanime des syndicats, y compris des réformistes, dont la CFDT, qui sont pourtant les plus disposés à faire aboutir les discussions sur le pacte. De quoi augurer des échanges animés ce mercredi. "Ce texte ne nous va pas. On fera des contre-propositions", a déclaré à l'AFP la négociatrice de la CFDT, Véronique Descacq, déplorant le "peu d'engagements" du patronat et l'absence de "chiffrages". Elle a accusé le Medef d'envoyer des "messages subliminaux au gouvernement" pour obtenir des baisses de charges: "qu'ils fassent une lettre au gouvernement s'ils le veulent, le pacte pour nous, ce n'est pas cela", a-t-elle dit.

De son côté, la CFE-CGC a qualifié ce texte d'"imposture" et de "provocation", soulignant qu'il n'apportait "aucune contrepartie". "C'est un pacte de dupes, en l'état, on ne signera pas", a averti son représentant Alain Giffard.

"C'est un texte martyr, qui va être démembré, battu, revu", a pour sa part ironisé Joseph Thouvenel de la CFTC, qui prévoit que les discussions se poursuivront au delà de mercredi pour parvenir à un accord. Ce projet "est trop flou sur les objectifs que devront atteindre les branches".

Commentaires 33
à écrit le 06/03/2014 à 11:50
Signaler
Pacte de responsabilité ? Pour qui ? Pour le gouvernement c'est un pacte d'IRRESPONSABILITE Pour le patronat: Pacte de FUTILITE Pour les syndicats ouvriers : Pacte de l'INCONSCIENCE

à écrit le 05/03/2014 à 22:52
Signaler
Un vrai PACTE D'IRRESPONSABLES!

à écrit le 05/03/2014 à 22:43
Signaler
Avec un peu de pognon sous la table, quelques magouilles et pistons dans quelques grosses entreprises et tout va s'arranger... Comme d'habitude du vrai théâtre ! Retenez bien ça: Tout homme a un prix, il suffit de savoir combien

à écrit le 05/03/2014 à 17:19
Signaler
La France championne toutes catégories des usines à gaz, mais également championne du chômage de masse avec grosso modo 7 millions de chômeurs !!!! Continuons nous somme sur la bonne voie !!!!!!!!

à écrit le 05/03/2014 à 14:34
Signaler
nous allons ,comme pour lesz retraites à une non reforme.PUIQUE LE GOUVERNEMENT NE PREND JAMAIS SES RESPONSABILITES, nous avons deja presque deux ans de perdus et des deficites en augmntation .et c'est un ^probleme UMPS,voyez les departements ump qui...

à écrit le 05/03/2014 à 14:24
Signaler
Normal qui ne soient jamais d'accord , ils défendent pas les mêmes intérêts , alors en faire tout un plat sur la gestion des entreprises sont-elles aptes à recruter après la baisse de certaines charges, cela restera aléatoire comment fixer le bon cur...

à écrit le 05/03/2014 à 13:40
Signaler
"Le patronat prévient en outre que ces objectifs ne seront précisés -voire "quantifiés"- que "lorsque la baisse des prélèvements sociaux et fiscaux" et ses "modalités de mise en oeuvre" seront "précisément définies" par le gouvernement." M . Gatt...

le 05/03/2014 à 16:33
Signaler
n'y aurait-il pas un peu de "malhonnêteté intellectuelle " dans vôtre propos concernant" des gens " pour lesquels vous semblez avoir beaucoup de mépris ?

à écrit le 05/03/2014 à 13:20
Signaler
Alors que nous sommes (encore) champions dans de nombreux domaines (cosmétologie, aéronautique, agro-alimentaire, distribution, nucléaire, luxe, gastronomie, tourisme, ... ) il faut discuter avec des responsables syndicaux qui ont le cerveau bloqué a...

le 05/03/2014 à 16:02
Signaler
Vous parlez des syndicats patronaux je suppose...

le 05/03/2014 à 20:48
Signaler
Mdr Fred... Mais on parle bien des syndicats type CGT et autres....qui sont restė a l'epoque de Germinal

à écrit le 05/03/2014 à 13:03
Signaler
Le medef, c'est une chose, l'emploi en est une autre... On nous parle d'un conflit des sages-femmes avec l'administration pour changer leur statut rigide vers une indépendance de la profession contre les organisations de l'Etat. Elles se plaignent d'...

à écrit le 05/03/2014 à 11:42
Signaler
Ces réunions ont un côté comique, les partenaires parlent sur un sujet dont il ne connaisse pas les modalités de financement. Cela montre que nos 3 institutions le politique, le MEDEF a différencier du patronat et les syndicats sans syndiqué du privé...

à écrit le 05/03/2014 à 11:27
Signaler
Patrons responsables : le genre d'oxymore qui devrait plaire à Mr d'Ormesson du Figaro !

à écrit le 05/03/2014 à 10:53
Signaler
un seul constat ! pas un minstre je dis bien pas un n a travaillé dans une entreprise ! c est grave docteur ....? oui tres grave .... ! meme incurable .... !

à écrit le 05/03/2014 à 10:32
Signaler
Ras le bol de ces syndicats marxistes qui traitent les patrons comme leurs ennemis! Ils tiennent encore un discours de lutte des classes face à un patron qui est pourtant là pour donner du travail! Je vis en Suisse et un peu en Allemagne et vu d'ici ...

à écrit le 05/03/2014 à 10:17
Signaler
tu m'étonnes !!!

à écrit le 05/03/2014 à 10:06
Signaler
Les baisses de charges n'y changeront rien. Nous n'embaucherons pas tant que ce gouvernement sera là. Nous n'avons pas confiance !!! Nous embaucherons quand la France aura retrouvé une dynamique et nous pourrons alors nous développer, embaucher et pa...

le 05/03/2014 à 12:48
Signaler
Vivement l'arrivée de Copé enn 2017 ... Alors nous embaucherons. Pas avant !

le 05/03/2014 à 16:38
Signaler
@ chef d'entreprise .si la France a perdu de son dynamisme ,demandez vous si vous n'auriez pas ,par hasard ,une part de responsabilité !

à écrit le 05/03/2014 à 9:49
Signaler
Qui aurait pu croire un instant que Pierre Gattaz, avec son regard fuyant (c’est un signe qui ne trompe jamais), aurait pu faire une quelconque concession ? Le problème en France c’est qu’il y a d’un côté les entrepreneurs, les vrais, qui prennent d...

à écrit le 05/03/2014 à 9:27
Signaler
La devise des syndicats de France, Je fais tous ce qui est dans mon pouvoir pour refuser la réalité d entreprise. Je dis toujours le contraire de la logique de l entreprise. Je méprise tous les entrepreneurs. Je formule le choix de proposer des...

à écrit le 05/03/2014 à 9:17
Signaler
Mettre toutes les entreprises dans le même sac est pour moi une énorme erreur . Il devrait avoir plusieurs catégories notamment les microbes, les petites, les moyennes, les grosses. Il y a urgence a aider les microbes et les petites et cela sans ...

à écrit le 05/03/2014 à 9:03
Signaler
Les syndicats ne représentent que les fonctionnaires et sont allergiques à toutes réformes consistant a adapter la législation du travail a l'économie de marché. Avec eux, Gattaz n'est pas prêt d'obtenir des résultats.

le 05/03/2014 à 9:28
Signaler
Et avec Gattaz ceux qui bossent sont sûr de se faire rouler s'ils se laissent faire. Combattront ces faux culs.

le 05/03/2014 à 9:53
Signaler
C'est tout de même curieux que les mêmes qui décrient les syndicats ouvriers en France (pour rappel, le MEDEF n’est qu’un syndicat au même titre que la CGT) sont ceux qui font l’apologie des syndicats en Allemagne ? 2 poids 2 mesures ? Tout comme 80...

le 05/03/2014 à 9:56
Signaler
Je voudrais juste rappeler que Gattaz n’est qu’un héritier, il n’a rien créé, rien investi et rien risqué. Il est juste Président de RADIALL , société créée bien avant lui

à écrit le 05/03/2014 à 9:01
Signaler
Le patronnât surtout les pme et pmi qui sont comme un seul homme derrière le MEDEF se trompent depuis presque 20 ans d adversaire, et par idéologie de classe , ne voient d ennemis que dans la classe ouvrière . Alors que l ouverture des frontières san...

à écrit le 05/03/2014 à 8:47
Signaler
les cadeaux faits au patronat depuis des décennies n'ont vraiment jamais entrainé ni de créations d'emploi, ni d'investissements ( machinisme , formation etc...) alors pourquoi ce qu n'a jamais été le cas , le serait aujourd'hui par simple loi ou a...

le 05/03/2014 à 9:00
Signaler
ou sont les cadeaux? le cout de l'emploi n'a guère baissé et la marge bénéficiaire en france est au plus bas. Ceci dit vous avez raison une seule chose compte et ce n'est pas la baisse des charges: c'est l'optimisation de la fonction publique et de...

à écrit le 05/03/2014 à 8:28
Signaler
Le gouvernement et les syndicats veulent piéger les entreprises tout simplement, et les 35 milliards ne sont qu'un leurre. La sociale démocratie hollandaise est comme la sauce du même nom, insipide et acide. Pas de contrepartie, et un pacte de confia...

à écrit le 05/03/2014 à 8:24
Signaler
Rejeter les problèmes économique de la France sur l'improductivité des salariés est déjà en soit un mauvais diagnostique. Faire perdre un temps précieux en marchandage digne d'un souk aggrave le problème et est digne d'un pays sous-développé. C'est l...

à écrit le 05/03/2014 à 8:21
Signaler
Cet article révèle vraiment le manque de connaissances du monde de l'entreprenariat par les responsables syndicaux, lesquels pour la plupart sont complètement déconnectés de la base, et c'est bien là le problème en France. En Allemagne, les syndicats...

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.