Remaniement : François Hollande fait le choix de Manuel Valls

Par Fabien Piliu  |   |  682  mots
Manuel Valls a été nommé à Matignon à la place de Jean-Marc Ayrault
Après la démission de Jean-Marc Ayrault, François Hollande nomme Manuel Valls au poste de Premier ministre. Les ministres écologistes ont décidé de ne pas participer au prochain gouvernement.

La vague bleue a donc emporté Jean-Marc Ayrault. Au lendemain de la déroute socialiste aux élections municipales, François Hollande, le président de la République a décidé d'accepter la démission de son Premier ministre. Pour le remplacer, son choix s'est porté sur Manuel Valls, qui occupait depuis le début du quinquennat le poste de ministre de l'Intérieur, son directeur de communication lors de la campagne présidentielle qui avait terminé avant dernier des primaires socialistes en 2011, avec 5,63% des voix.

Sa mission est claire. Il devra poursuivre le redressement de l'économie française, notamment en mettant en place le Pacte de responsabilité dont le contenu sera dévoilé avant le 15 avril.

François Hollande a rappelé "l'exigence de la transition énergétique" et la nécessité de "produire différemment", fixant  "trois objectifs" au futur gouvernement de Manuel Valls: "redonner de la force à notre économie", "produire différemment" et "la justice sociale".

Un Pacte de solidarité à construire

Pour calmer la grogne de l'aile gauche du Parti socialiste, Manuel Valls devra aussi mettre en place un nouveau pacte, de solidarité cette fois, contenant "une diminution des impôts des Français d'ici à 2017 et une baisse rapide des cotisations des salariés", a déclaré François Hollande. Cette mesure restaurera-t-elle la confiance des Français, des membres les plus à gauche de la majorité et des syndicats les plus méfiants - CGT et FO notamment - vis à vis de l'action du chef de l'Etat et qui réclament jusqu'ici vainement la fin de l'austérité et la mise en place d'une relance par la demande ? La réponse ne devrait pas tarder.

Un gouvernement de combat

Qui composera le prochain gouvernement ? Certains poids lourds et soutiens de Manuel Valls devraient rester, parmi lesquels Arnaud Montebourg, Jean-Yves Le Drian ou Benoît Hamon. Reste à savoir à quel poste. Une chose est certaine, les ministres écologistes du parti Europe Ecologie les Verts (EELV) n'en feront pas partie. Dans un communiqué officiel, Pascal Canfin, le ministre délégué chargé du Développement  et Cécile Duflot (EELV), la ministre du Logement ont indiqué qu'ils "n'entendent pas participer à ce nouveau gouvernement", malgré les appels de François Hollande à accélérer la transition énergétique. " Produire plus et mieux, produire en France, c'est aussi produire différemment. C'est l'exigence de la transition énergétique pour préparer la France de demain, à être moins dépendante du pétrole comme du tout nucléaire. A prendre de l'avance sur les industries vertes ", a déclaré le chef de l'Etat. Depuis leur brouille publique, consécutive aux propos tenus par Manuel Valls sur le sujet délicat des Roms, l'inimitié entre l'ancien ministre de l'Intérieur et Cécile Duflot était connue. Avec cette décision, la ministre du Logement a probablement préféré choisir sa sortie.

Beaucoup de plans, beaucoup de mesures

Que peut reprocher François Hollande à son ancien Premier ministre ? D'avoir manqué d'initiatives ? Dans le domaine économique, ce serait un mauvais procès. Entre le Pacte de compétitivité, le prochain Pacte de responsabilité, le choc de simplification, la Nouvelle donne pour l'innovation, les Assises de l'entrepreneuriat, les Assises de la fiscalité, la Nouvelle France industrielle, Jean-Marc Ayrault et son gouvernement n'ont pas manque d'imagination.

Une communication brouillonne

En attendant que ces initiatives produisent leurs effets, le chef du gouvernement n'a en revanche pas trouvé les mots pour expliquer la cohérence d'ensemble de ces mesures. Finalement, es Français ne devraient retenir que deux choses de son passage à Matignon :les fortes hausses de la fiscalité pesant sur les ménages et les entreprises et son incapacité à inverser la courbe du chômage, une promesse formulée par François Hollande et défendue coûte que coûte par Jean-Marc Ayrault. 

Manuel Valls fera-t-il preuve de la fidélité envers le chef de l'Etat ? Rien ne permet d'en douter. On peut juste lui souhaiter que les réformes engagées par le gouvernement de Jean-Marc Ayrault produisent enfin les effets tant attendus sur la croissance et l'emploi.