Secteur privé : coup de frein sur la reprise de l'activité en avril

Par latribune.fr  |   |  320  mots
"La reprise du secteur privé français amorcée en mars s'essouffle en avril", a commenté Jack Kennedy, économiste chez Markit. (Photo : Reuters)
Après un retour de la croissance de l'activité privée en mars pour la première fois depuis octobre 2013, la reprise se poursuit mais à un rythme moins élevé. Les entreprises font état d'une "certaine frilosité".

L'activité dans le secteur privé français a progressé pour le deuxième mois consécutif en avril mais à un rythme nettement moins prononcé qu'en mars. Elle avait alors renoué avec la croissance, selon les premières estimations "flash" des indices des directeurs d'achats compilés par le cabinet Markit.

L'indice PMI composite, qui combine les indicateurs pour l'industrie et les services, s'est inscrit à 50,5 contre 51,8 un mois plus tôt. Il est repassé en mars au-dessus de la barre des 50, qui sépare croissance et contraction de l'activité, pour la première fois depuis octobre 2013 et atteint un plus haut depuis 31 mois.

Recul de l'emploi pour le 6e mois consécutif

"La reprise du secteur privé français amorcée en mars s'essouffle en avril", a commenté Jack Kennedy, économiste chez Markit, cité dans le communiqué de l'agence.

Ce ralentissement reflète selon lui le coup d'arrêt subi par la croissance des nouvelles commandes reçues par les entreprises. Celles-ci font état d'autre part d'une "certaine frilosité" de la part de leurs clients. L'enquête fait apparaître en outre un recul de l'emploi pour le sixième mois consécutif.

Conjoncture fragile

"A moins d'un redressement notable de la confiance, la conjoncture économique française devrait rester fragile au cours des prochains mois", estime Jack Kennedy.

Une prévision qui ne va pas vraiment dans le sens espéré par le gouvernement, qui vise une nette accélération de la hausse du PIB. Après avoir progressé de 0,3% en 2013, il mise sur une augmentation de 1% cette année. L'exécutif espère que ce retour de la croissance permettra à la fois de réduire le taux de chômage et de respecter ses engagements communautaires, alors que Paris doit annoncer ce mercredi son "programme de stabilité" jusqu'à la fin du quinquennat.

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