Retraites, RSA... Valls lâche un peu de lest sur les économies

Par Jean-Christophe Chanut  |   |  636  mots
Manuel Valls a écrit aux parlementaires de sa majorité pour préciser sa politique sur les économies demandées
Pour calmer la fonde des députés refusant de voter le programme de stabilité, le Premier ministre a annoncé que les petites retraites (inférieures à 1.200 euros) ne seront pas gelées. Il indique également que la revalorisation des rémunérations des fonctionnaires les plus modestes n'est pas remise en question.

Finalement, les retraites inférieures à 1.200 euros mensuels ne seront pas gelées. L'opération séduction du Premier ministre a commencé pour tenter d'éviter tout risque de fronde dans sa propre majorité sur le programme de stabilité des finances publiques qui fera l'objet d'un vote mardi 29 avril à l'Assemblée et qui comprendra  le pacte de responsabilité et les mesures d'économies à hauteur de 50 milliards d'euros sur trois ans.

Manuel Valls a reçu ce matin du lundi 28 avril le patron des députés socialistes Bruno Le Roux ainsi qu'une petite délégation pour leur annoncer quelques assouplissements sur les mesures d'économies. Il a également adressé une lettre à tous les parlementaires de la majorité pour préciser sa pensée sur le plan d'économies.

Un bureau national du PS doit se tenir ce lundi après midi sur la question de ce pacte. Et, déjà, le Premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadélis a fait savoir qu'il ne voulait pas qu'une seule voix socialiste manque ce 29 avril lors du vote. D'ailleurs, pour bien enfoncer le clou, Manuel Valls a prévu de rencontrer le groupe socialiste demain matin pour tenter de rassurer les récalcitrants.

Les refaites inférieures à 1.200 euros  ne seront pas gelées

Pour ce faire, le Premier ministre a donc déjà accepté quelques petits aménagements " qui vont concerner six millions et demi de Français", selon le président du groupe PS à l'Assemblée, Bruno Le Roux à l'issue de sa rencontre avec Manuel Valls.

On sait qu'initialement, Manuel Valls prévoyait de geler la revalorisation de l'ensemble des prestations sociales jusqu'à octobre 2015. Seuls les minima sociaux (RSA, ASS, Minimum vieillesse) étaient épargnés. Cette mesure a fait hurler les députés socialistes ainsi que les syndicats, notamment la CFDT, qui a l'oreille du gouvernement. Manuel Valls a donc annoncé aux parlementaires que, in fine, ce n'est pas seulement le minimum vieillesse (792 euros par mois) mais les aussi les « petites » retraites qui échapperaient à la rigueur. Très exactement il s'agirait de celles inférieures à 1.200 euros mensuels (tous régimes confondus). Elle seront donc finalement revalorisées selon le calendrier et les modalités actuels. Le coût de cette mesure atteindrait environ 300 millions d'euros. La ministre des Affaires sociales Marisol Touraine et le ministres des Finances publiques Michel Sapin a avaient déjà laissé entendre ces derniers jours que le gouvernement était prêt à cet assouplissement.

Le vrai-faux geste sur la revalorisation des rémunérations des fonctionnaires modestes

Autre geste, qui n'engage pas à grand-chose sur le fond, le Premier ministre annonce dans la lettre envoyée aux parlementaires de sa majorité une « clause annuelle de revoyure » avec les syndicats de fonctionnaires pour examiner la situation économique. Et ce pour calmer les esprits alors que le Premier ministre a décidé de continuer le gel de la revalorisation du point dans la fonction publique jusqu'en 2017. A cet égard, il précise que les « agents les plus modestes » bénéficieront tout de même d'une « revalorisation ». Certes, mais il s'agit simplement d'une confirmation de l'application des mesures de revalorisation pour la catégorie « C » et des agents de catégorie « B » en début de carrière prévues par le « plan Lebranchu » de 2013.

Le RSA revalorisé en septembre

Autre « concession », minime également, le plan Ayrault contre la pauvreté ne serait finalement pas décalé d'un an mais de « seulement six mois ». Il s'agissait notamment de revaloriser le RSA (une première augmentation interviendra le 1er septembre prochain) et d'instituer une « garantie jeunes ».

 Des concessions minimes donc. Mais le Premier ministre espère qu'elle seront suffisantes pour calmer le mécontentements de plusieurs députés socialistes. Réponse mardi 29 avril dans l'après midi.

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