Pierre Gattaz est pour la modération salariale mais augmente le sien

Par latribune.fr  |   |  281  mots
Piqué, l'industriel devenu patron des patrons s'est défendu sur son blog, en précisant que son salaire fixe avait augmenté de 3%. C'est son bonus, indexé sur la croissance du résultat opérationnel courant de sa société, qui a atteint 102.000 euros en 2013. (Photo : Reuters)
Le président du Medef Pierre Gattaz, qui a récemment appelé à la modération salariale en France, a reçu mardi du président François Hollande, en direct à la télévision, une volée de bois vert au sujet de sa propre rémunération.

Pierre Gattaz, le président du Medef, aurait augmenté son salaire, selon le Canard Enchaîné dans sa dernière édition. Il se serait en effet octroyé une augmentation de 29%, "bonus compris". Ce qui a immédiatement déclenché des réactions de toutes parts, jusqu'à celle du président de la République.

"Il y a un moment où chacun doit être responsable: on ne peut pas demander la baisse du Smic, voire sa suppression, et en même temps considérer qu'il n'y a pas de salaire maximum", a en effet déclaré François Hollande au micro de BFM TV.

Pour la modération salariale

"Ces dernières années, les salaires en France ont augmenté plus vite que l'inflation et que la productivité. Petit à petit, nous avons ainsi mangé notre avantage compétitif par des augmentations", avait déclaré le patron des patrons dans un entretien disponible sur le site internet de L'Usine nouvelle.

Il s'était par ailleurs exprimé pour un Smic Jeune, moins élevé que le Smic classique. Ce qui avait soulevé une vive réaction dans l'opinion publique.

Réponse de Gattaz

Piqué, l'industriel devenu patron des patrons s'est défendu sur son blog, en précisant que son salaire fixe avait augmenté de 3%. C'est son bonus, indexé sur la croissance du résultat opérationnel courant de sa société, qui a atteint 102.000 euros en 2013, contre 14.000 en 2012, 58.400 en 2011, et zéro sur les trois années 2008, 2009, 2010.

"Au final, ma rémunération en 2013 s'élève donc à 420.000 (...) Pour mémoire, la limite maximum des salaires des PDG des entreprises publiques a été fixée par l'Etat à 450.000 euros", a-t-il répondu au président.