Le patron des patrons revient à la charge sur les salaires. Dans un entretien à l'Usine Nouvelle publiée en ligne ce mardi après-midi, Pierre Gattaz a argumenté en faveur d'une "modération salariale". Celle-ci serait complémentaire des baisses de cotisations que le gouvernement a promis d'accorder dans le cadre du pacte de responsabilité. Il invite entreprises, mais aussi Etat et syndicats à participer à ce mouvement pendant une période de "deux ou trois ans".
Un avantage compétitif 'mangé'
Pour justifier cette position, le numéro Un du Medef affirme que " les salaires en France ont augmenté plus vite que l'inflation et que la productivité", ces dernières années. En conséquence, "nous avons 'mangé' notre avantage compétitif", juge-t-il. "Nous avons l'un des coûts horaires les plus élevés d'Europe", argue-t-il encore.
"Il faut être pragmatique"
Le patron du Medef n'en démord pas: il faudrait mettre en place un salaire transitoire inférieur au smic. Reprochant ce qu'il qualifie d'exagérations à ses contradicteurs, dont Laurence Parisot, sa prédécesseure et Jean-Claude Mailly, le secrétaire général de FO, Pierre Gattaz a rétorqué que "toutes les idées devaient être mises sur la tables, même les plus folles, et après on trie".
>> "Esclavagiste", "indécent"... le "smic jeune" suggéré par Gattaz déchaîne les passions
Et d'ajouter: "nous sommes au XXIe siècle, il faut faire preuve de pragmatisme économique" pour moquer les commentaires évoquant d'anciens débats sur la création d'un "smic jeune".
- - -
A lire aussi
>> Le Smic en France pèse-t-il sur l'emploi des moins qualifiés?
>> Le retour de la "désinflation compétitive", l'inflation en moins