La rentabilité des entreprises se redressera-t-elle cette année ?

Par Fabien Piliu  |   |  400  mots
Selon le Crédit Agricole, le taux de marge des entreprises passerait de 28% à 28,5% cette année
Selon une étude du Crédit Agricole, le taux de marge des entreprises s'améliorera tout doucement en 2014 après avoir touché un plancher inédit l'année dernière. La légère baisse attendue de la productivité et la hausse des taux de TVA dans un contexte ultra-concurrentiel pèseront sur la rentabilité des entreprises tricolores.
C'est l'un des leitmotiv préféré des organisations patronales. Pour embaucher et innover, lutter à armes égales avec la concurrence internationale, les entreprises françaises doivent coûte que coûte améliorer leur taux de marge, le rapport entre l'excédent brut d'exploitation (EBE) et la valeur ajoutée. 

Le taux de marge a continué à baisser en 2013

En 2013, le taux de taux de marge des entreprises industrielles a continué de se replier pour atteindre un plancher inédit : 28%. Il s'élevait à 28,3% en 2012 et à 34% en 2000 ! Un pourcentage que l'on observe actuellement de l'autre côté du Rhin où les entreprises, à force d'innovation, ont bien souvent la capacité d'imposer le prix de leurs produits au marché.  
 
Bien conscient de cette urgence, le coût du travail est désormais au centre des préoccupations du gouvernement pour tenter de redresser la compétitivité des entreprises et espérer restaurer leur taux de marge. Mais, en attendant que des mesures soient décidées puis votées par le Parlement, les économistes ne tablent pas sur un rebond puissant du taux de marge cette année.

L'impact des hausses de TVA

" En 2014, il devrait peiner à se redresser et atteindrait 28,5% en moyenne. L'amélioration, même graduelle, de l'emploi va peser sur le redressement de la productivité. La hausse des taux de TVA au 1er janvier 2014, dont une partie n'a pas été  répercutée sur les prix compte tenu du contexte  économique toujours fragile, a également un impact défavorable ", explique Axelle Lacan, économiste au Crédit Agricole dans une étude publiée vendredi. " Le crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi (CICE) devrait, à l'inverse, permettre une amélioration du taux d'épargne des sociétés non financières [SNF] - ratio entre le revenu disponible brut (RDB) et leur valeur ajoutée - en réduisant la progression de l'impôt sur les bénéfices ", poursuit l'économiste. Selon ses calculs, celui-ci Il atteindrait 14,2%, après 12,2% en 2013.

L'investissement industriel peut-il repartir ?

Dans ce contexte, douter des prévisions des industriels n'est pas illogique. Après avoir baissé de 7% en 2013, l'investissement industriel augmenterait de 4% cette année.
 
Pourtant, comme l'a rappelé le rapport Gallois en novembre 2012 , les retards de l'industrie en matière de robotisations sont importants. La France ne compterait que 34.500 robots industriels, avec une moyenne d'âge élevée, contre 62.000 en Italie et 157.000 en Allemagne.