Emploi : 23.600 postes détruits dans le secteur marchand

Par latribune.fr  |   |  463  mots
Le gouvernement continue de tabler sur un rythme de croissance de 1% en 2014. Or la plupart des économistes estiment que seule une croissance annuelle supérieure à 1,5% par an peut faire baisser le chômage. (Photo : Reuters)
Les destructions de postes dans le secteur marchand se sont poursuivies au premier trimestre . La croissance de 1% attendue cette année ne devrait pas suffir à inverser la courbe du chômage.

La reprise tant attendue n'a pas encore d'effet sur l'emploi. L'économie française a recommencé a détruire des emploi au 1er trimestre dans le secteur marchand, où 23.600 postes (-0,1%) ont disparu, notamment dans l'intérim, selon des estimations provisoires de l'Insee publiées ce vendredi 16 mai.

Le travail temporaire en première ligne

Tous les secteurs d'activité sont concernés par ces destructions d'emploi, mais celui du travail temporaire est particulièrement frappé. La baisse atteint 0,3% dans l'industrie, 0,4% dans la construction et 0,1% dans le tertiaire, où sont comptabilisés tous les emplois en intérim.

C'est ce secteur du travail temporaire qui subit le plus net repli, avec à lui seul 24.900 emplois détruits (-4,6%). L'intérim, qui avait connu une embellie à la fin de l'année dernière (+ 24.100 postes au dernier trimestre de 2013), retrouve ainsi son niveau de début 2013.

Sur un an, 57.200 postes au total ont été rayés de la carte (-0,4%), malgré une légère reprise des créations d'emploi à la fin de l'année dernière.

Pas de redémarrage de l'économie en 2014

Pour la première fois depuis début 2012, l'économie française s'était remise -modestement - à créer des emplois au 4e trimestre 2013, essentiellement grâce à une hausse de l'intérim: 15.100 créations nettes d'emplois avaient été enregistrées.

L'Insee a annoncé jeudi que le redémarrage de l'économie française n'a pas commencé au premier trimestre 2014, où le PIB est resté stable, une première estimation inférieure aux prévisions, puisque l'Institut comme la plupart des économistes attendaient +0,1%.

Le ministre du Travail François Rebsamen a concédé jeudi qu'une croissance nulle ne permettait pas de créer des emplois... Ce qui semble en effet une évidence, en tout cas dans le secteur marchand

Au moins 1,5% de croissance pour faire baisser le chômage

Le gouvernement continue lui de tabler sur un rythme de croissance de 1% en 2014. Or la plupart des économistes estiment que si l'on peut commencer à créer des emplois avec environ 1% de croissance, en revanche, seule une croissance annuelle supérieure à 1,5% par an peut faire baisser le chômage. Et ce en raison de l'augmentation "naturelle" de la population active.

François Rebsamen, s'est fixé mardi l'objectif de passer sous la barre des trois millions de demandeurs d'emploi sans activité "vers la fin de ce quinquennat", contre 3,349 millions actuellement.

L'engagement de François Hollande d'inverser la courbe du chômage fin 2013 n'a pas été tenu selon les chiffres de Pôle emploi, mais l'a été selon ceux de l'Insee. Le taux de chômage mesuré par l'Institut, selon les normes du Bureau international du Travail (BIT), a baissé de 0,1 point au 4e trimestre 2013 (9,8% en métropole) après une stabilisation lors des trois premiers trimestres.