Affaire Tapie : Guéant placé en garde à vue

Par latribune.fr  |   |  344  mots
Désormais avocat, Claude Guéant, 69 ans, devrait devoir détailler ses relations avec Bernard Tapie et expliquer les nombreuses visites de l'homme d'affaires à l'Elysée, en 2007 et 2008, dans une période cruciale pour l'arbitrage. (Crédits : <small>Reuters</small>)
L'ancien ministre de l'Intérieur Claude Guéant doit répondre lundi aux questions des enquêteurs sur son rôle dans l'affaire du Crédit Lyonnais.

Celui qui a jadis dirigé toutes les polices de France se retrouve de l'autre côté de la barrière: l'ancien ministre de l'Intérieur Claude Guéant a été placé lundi matin en garde à vue dans l'enquête sur l'arbitrage controversé dont a bénéficié Bernard Tapie dans son litige avec le Crédit Lyonnais, a appris l'AFP de source judiciaire.

Une deuxième garde à vue

L'ancien secrétaire général de l'Elysée était convoqué à 08h30 à la brigade financière pour y être interrogé. "Il a été placé sous le régime de la garde à vue à son arrivée", a dit la source judiciaire. La justice cherche à connaître le rôle de Claude Guéant dans la décision de recourir à l'arbitrage, dans celle de ne pas contester la sentence, et dans la fiscalité jugée avantageuse appliquée à l'indemnité de plus de 400 millions d'euros octroyée en 2008 à Bernard Tapie. Les juges soupçonnent que la sentence ne soit le fruit d'un "simulacre" d'arbitrage organisé avec l'aval de l'Elysée.

C'est la deuxième fois que l'ancien ministre de l'Intérieur de France se retrouve soumis à cette mesure coercitive déjà imposée dans l'affaire de ses primes perçues en liquide quand il était directeur de cabinet de Nicolas Sarkozy, place Beauvau.

Cinq personnes mises en examen

Parallèlement à l'audition de Claude Guéant, Mes Gilles August et Jean-Pierre Martel, deux anciens avocats du CDR, l'organe chargé de régler le passif du Crédit Lyonnais, sont aussi convoqués pour être confrontés, selon les mêmes sources.

Pour l'heure, ont été mis en examen pour escroquerie en bande organisée cinq personnes dont Bernard Tapie, son avocat Maurice Lantourne, un des trois juges-arbitres, Pierre Estoup, et l'ancien directeur de cabinet de Christine Lagarde à Bercy, Stéphane Richard. Dans le volet ministériel du dossier, l'ex-ministre de l'Economie a été placée sous le statut intermédiaire de témoin assisté, ce qui lui a permis de rester à la tête du Fonds monétaire international (FMI).