Pointées du doigt pour leur "situation financière confortable", les CCI protestent

Par latribune.fr  |   |  426  mots
Cette mission a été menée "à la schlague", avec un autisme qui nous a sidérés", dénonce notamment le président de CCI France André Marcon. (Photo : Reuters)
Les chambres de commerce et d'industrie sont prêtes à baisser leur dépense de 1,2 milliard d'euro sur quatre ans. Le rapport du gouvernement suggérait une coupe de 1,5 à 1,8 milliards d'euros sur trois ans.

Les chambres de commerce et d'industrie (CCI) sont extrêmement remontées. La cause ? Un rapport gouvernemental qui suggère de réduire fortement leurs moyens et leur réseau. Aussi ont-elles proposé au gouvernement de diminuer leurs dépenses mais dans des proportions moins sévères, rapporte Le Figaro.

Un effort de 1,5 à 1,8 milliard sur trois ans

Concrètement, "elles ont ainsi proposé mardi de fournir un effort de 1,2 milliard d'euros sur quatre ans", soit moins que préconisé par le prérapport de plusieurs corps d'inspection révélé la semaine dernière, "qui suggérait (...) de leur prélever entre 1,5 et 1,8 milliard sur trois ans", détaille le journal sur son site internet.

Le quotidien Les Échos avait révélé le 20 mai des éléments d'une version provisoire d'un rapport de l'Inspection générale des finances (IGF), de l'Igas (Inspection générale des affaires sociales) et du Conseil général de l'économie, de l'industrie, de l'énergie et des technologies (CGEIET) attendu pour l'été.

Une "situation financière confortable" pointée du doigt

Les auteurs de ce document mettent en avant la "situation financière confortable" du réseau des CCI et préconisent de sévères coupes budgétaires, avec des prélèvements sur fonds de roulement, la réduction d'un tiers de la taxe affectée... Ils prônent également une refonte radicale du réseau afin de ramener le nombre de CCI de 145 à une par région d'ici à 2017.

Le président de CCI France André Marcon, n'a de son côté livré aucun chiffre, mais s'est dit prêt à un abaissement de la taxe prélevée sur les entreprises pour financer les activités des chambres de commerce, dans un entretien aux quotidiens du groupe de presse régionale EBRA.

Une "mission menée à la schlague"

"Oui, nous sommes prêts à baisser la pression fiscale sur les entreprises, comme nous l'avons déjà fait l'année dernière. Et nous sommes prêts à un effort supplémentaire sur les fonds de roulement. Voilà nos propositions, nous n'attendons plus qu'un coup de fil de Bercy pour en discuter", a-t-il déclaré dans cet entretien.

Il a profité de cette tribune pour pourfendre de nouveau le rapport, qui avait déjà poussé les CCI à voter la semaine dernière la suspension de toute collaboration avec le gouvernement, en guise de protestation. "Cette mission a été menée "à la schlague", avec un autisme qui nous a sidérés", dénonce notamment André Marcon.