Lundi de Pentecôte, qui travaille et qui ne travaille pas ?

Par Jean-Christophe Chanut  |   |  514  mots
Les constructeurs automobiles, comme une bonne partie de l'industrie, ne travaillent pas le lundi de Pentecôte
Depuis 2008, le lundi de Pentecôte n'est plus obligatoirement la journée - travaillée - nationale de solidarité en faveur des personnes âgées et handicapées. Selon une enquête réalisée par la société Randstad, il s'avère que seuls deux salariés sur 10 travaillent ce jour-là, qui a rapporté depuis sa création 23 milliards d'euros.

Il y a dix ans, à la suite de la grande canicule de l'été 2003 et des 15.000 décès entraînés, le gouvernement de Jean-Pierre Raffarin avait institué une "journée nationale de solidarité" au bénéfice des personnes âgées et handicapées. 

Initialement, cette journée avait été fixée le lundi de Pentecôte où les salariés étaient priés, désormais, de travailler. Puis, à compter de 2008, le lundi de Pentecôte s'est vu réattribué son caractère férié. Résultat, désormais, les modalités d'accomplissement de la journée de solidarité sont fixés par accord d'entreprise ou d'établissement ou à défaut par accord de branche. Depuis 2008 donc, concrètement, les entreprises(et les partenaires sociaux) ont  la main libre sur l'organisation de cette journée supplémentaire de travail non rémunérée, ce peut être le lundi de Pentecôte ou un autre jour.

En revanche, un point ne change pas: l'entreprise est toujours soumise, en contrepartie de ce jour de production supplémentaire, au versement d'une contribution égale à 0,3% de la masse salariale versée à la Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie (CNSA) qui a ainsi collecté plus de 23 milliards d'euros en dix ans.

Dans ce contexte,  la filiale française du géant de l'intérim Randstad a réalisé une enquête pour connaitre la réalité de l'emploi le lundi de Pentecôte.  L'étude révèle une baisse continue de l'activité, notamment sur les trois dernières années. Désormais, seuls 20 % à 30 % des Français travailleraient le lundi de Pentecôte. État des lieux.

Une baisse de l'activité forte et durable pour certains secteurs

Selon cette enquête, les entreprises sont chaque année plus nombreuses à réduire leur activité le lundi de Pentecôte voire même à fermer boutique.

Les constructeurs automobiles français ne travaillent pas, tout comme la majorité des grandes entreprises industrielles. Dans le BTP, l'activité est également faible.

On note un fort ralentissement pour le secteur du Tertiaire, notamment pour les établissements publics (Ecoles, bibliothèques, musées municipaux, etc.), les banques, les cabinets médicaux, les services municipaux.

Une activité stable pour d'autres

En revanche, les grandes surfaces et les magasins poursuivent leur activité, ainsi que les musées nationaux et les piscines. Dans certaines filières, l'activité ne fléchit pas. C'est le cas de la zone aéroportuaire de Roissy, où le lundi de Pentecôte n'entraîne aucune variation de l'activité. L'aéroport Charles-de-Gaulle fonctionnant sept jours sur sept, 24 heures sur 24, seuls les flux de passagers et de fret (transport de marchandises) sont à l'origine des variations de l'activité - et non les jours fériés.

Pour les trains et les transports en commun, le trafic se poursuit tout en étant ralenti, comme chaque jour férié... Et les commissariats, les hôpitaux et le ramassage des ordures ménagères poursuivent leur activité le lundi de Pentecôte

Au total, huit salariés sur dix ne travaillent pas le lundi de Pentecôte.