Conflit des intermittents, Valls va faire des propositions ce soir

Par Jean-Christophe Chanut  |   |  463  mots
Le statut des intermittents pourrait faire l'objet d'une grande conceration cet été
Le député PS, Jean-Patrick Gille, nommé médiateur dans le conflit des intermittents, remet ce jeudi ses recommandations au Premier ministre. Il propose notamment de reporter de 6 mois l’instauration du différé d’indemnisation. Manuel Valls pourrait annoncer l'ouverture cet été d'une grande concertation sur le statut des intermittents.

Fin de crise? Rien n'est moins sûr. Manuel Valls s'exprimera ce jeudi 20 juin en fin d'après-midi juste après la remise de propositions du député PS Jean-Patrick Gille, le médiateur nommé pour trouver une issue au conflit des intermittents du spectacle, a annoncé Matignon.

Le Premier ministre s'exprimera ensuite en présence du ministre du Travail François Rebsamen, de la ministre de la Culture Aurélie Filippetti et de M. Gille.

Lundi, Manuel Valls avait promis des décisions sur les intermittents du spectacle d'ici à la fin de la semaine tout en envisageant à terme une remise à plat de leur régime, sur fond de menaces sur les festivals de l'été.

"Nous avons besoin de ces hommes, de ces femmes, de ces artistes qui font vivre partout la culture mais sans doute il faudra aller plus loin que ce système arrivé à bout de souffle", avait plaidé le Premier ministre.

Vers la création d'un fonds d'aide aux plus précaires?

Mercredi, Jean-Patrick Gille avait indiqué de son côté qu'il essayait "de trouver un scénario de sortie qui tourne autour de l'idée de se remettre autour d'une table pour revoir l'architecture du système, parce qu'on voit bien que tous les deux ans il y a une crise".

Sans en dévoiler les détails, le député avait indiqué qu'un "fonds d'aide aux plus précaires" faisait partie des sujets auxquels il réfléchit. Il propose également de reporter de 6 mois l'instauration d'un différé d'indemnisation chômage pour les intermittents. Une mesure qui devait initialement commencer à s'appliquer dès le 1er juillet.

Quant au "différé d'indemnisation", amplifié par l'accord signé le 22 mars entre le patronat et trois syndicats de salariés (CFDT, FO et CFTC) et contesté par les intermittents et la CGT, le gouvernement ne peut pas le modifier de lui-même, avait souligné le médiateur. De fait, cette décision a été prise par les partenaires sociaux, gestionnaires de l'assurance chômage. Et il n'appartient pas au gouvernement de revenir sur cette décision. C'est pour cette raison que la nouvelle convention d'assurance chômage, finalisée le 22 mars, sera agréé par le ministre du Travail François Rebsamen, même si les intermittents lui demandent de ne pas le faire.

Une grande concertation cet été

En revanche, Manuel Valls, pourrait annoncer qu'une grande négociation tripartite - gouvernement/patronat/syndicats - devrait s'ouvrir dès cet été pour étudier, sur le fond, tout le système de l'intermittence. L'objectif de ces débats sera de supprimer les abus dans le recours au statut de l'intermittence (notamment dans quelques grosses sociétés de production) et trouver de nouveaux financements pour l'assurance chômage spécifique des intermittents.