Sarkozy, "fidèle à lui-même", doit "revenir sur le ring et combattre" selon la presse

Par latribune.fr  |   |  457  mots
"Organiser une telle contre-attaque, cela s'appelle repartir en campagne !" en tire comme conséquence Le Parisien/Aujourd'hui en France. (Photo : Reuters)
Les éditorialistes ont sorti leur plume après l'interview de l'ancien président de la République Nicolas Sarkozy par TF1 et Europe 1. Les "affaires" de l'ex-chef d'État pourraient être néfastes aussi bien à la droite qu'à la gauche.

Loin de sembler abattu par sa mise en examen, notamment pour corruption, Nicolas Sarkozy est apparu mercredi "plus que jamais d'attaque" pour signer un retour fracassant en politique, estime la presse jeudi.

Paru avant l'intervention radio-télévisée de l'ex-chef d'État, Le Monde fustige un "feuilleton judiciaire (...) désastreux" pour  Nicolas Sarkozy.

Des affaires néfastes à la droite... comme à la gauche

Pour sa part, Le Figaro croit savoir, sous la plume de Paul-Henri du Limbert, que "l'opinion publique éprouve le sentiment que la gauche au pouvoir, mue par un inextinguible sentiment de revanche, n'a et n'aura de cesse de harceler jusqu'au bout Nicolas Sarkozy".

Pourtant, "la gauche ne devrait pas s'en réjouir, tant les "affaires" ouvrent une voie royale à ceux qui nourrissent leur succès en jetant l'opprobre sur des hommes politiques ­jugés "tous pourris"", avertit Dominique Quinio dans La Croix.

"Un fauve à qui manque l'odeur de l'arène" 

De l'interview proprement dite, la presse retient surtout que, pour l'ancien président, la meilleure défense reste l'attaque. "Ça va cogner !", prévient d'emblée le Parisien.

Certes, pour Libération et Eric Decouty, "comme s'il n'avait rien retenu des déboires de ses prédécesseurs et de la vacuité de cette stratégie, Nicolas Sarkozy a repris mercredi soir le refrain éculé de +"'instrumentalisation politique de la justice" et de juges rouges animés par la haine et le mépris du droit".

>> Lire Sarkozy en garde à vue, une première pour un ancien président

Mais les coups lâchés ont marqué les esprits des éditorialistes. "Faut-il être sûr de son fait pour s'autoriser une telle vindicte", note Jacques Camus dans La Montagne/Centre France.

"Hier soir, il a donné sous nos yeux le singulier et fascinant spectacle d'un fauve de la politique à qui manque l'odeur de l'arène et pressé par les événements d'y retourner", commente Yves Harté dans Sud-Ouest.

Vers un retour en politique

De quoi suggérer pour certains un retour à la vie politique de l'ancien président, qui s'était pourtant retiré après sa défaite lors de l'élection présidentielle de 2012. 

"Organiser une telle contre-attaque, cela s'appelle repartir en campagne !" en tire comme conséquence Le Parisien/Aujourd'hui en France dans un éditorial signé Thierry Borsa. En effet, assure Dominique Garraud dans La Charente libre, "Nicolas Sarkozy est plus que jamais d'attaque sur le chemin d'un retour en politique active".

"François Hollande étant doublement responsable à ses yeux d'avoir "emmené le pays dans la fange", comme il dit en privé, et d'avoir ourdi un complot contre lui, il doit revenir sur le même ring que le sien pour le combattre", conclut Cécile Cornudet dans Les Échos..