Conférence sociale : Manuel Valls tente de remobiliser les troupes

Par Fabien Piliu  |   |  562  mots
" Trois priorités se dégagent : plus d'emploi, plus de croissance, et plus de dialogue social ", a déclaré Manuel Valls
Lors de son discours de clôture, Manuel Valls a tenté de minimiser le boycott de la plupart des organisations syndicales. Après avoir rappelé la priorité accordée à la lutte contre le chômage, il a annoncé une enveloppe supplémentaire de 200 millions d'euros en faveur de l'apprentissage et une baisse de l'impôt sur le revenu des classes moyennes. Elle sera intégrée par la loi de finances pour 2015.

Comment sauver la face quand la grand-messe de la concertation sociale tourne à la farce ? Lors de son discours de clôture, Manuel Valls, le Premier ministre a commencé par minimiser le boycott de la CGT, de FO, de la FSU et de Solidaires de la " Grande conférence sociale ". " La conférence est un accélérateur du dialogue social. Elle est utile, utile aux Français, aux salariés, aux entreprises. (...) Je le dis aux organisations qui ont voulu marquer, par leur absence aujourd'hui, un geste de défiance et de distance. A l'égard du gouvernement sans doute. A l'égard du patronat certainement. Et en définitive à l'égard du dialogue social lui-même. C'est leur droit, mais je regrette cette attitude. Elle ne fait pas avancer les choses. Je ne minimise pas ce geste ; mais je ne veux pas non plus lui donner une portée excessive ", a déclaré Manuel Valls dans un discours qui semble avoir été écrite à l'avance tant il semble avoir été peu inspiré par les travaux des participants aux tables-rondes organisées ce mardi.

Le gouvernement a trois priorités

Ensuite, sans réelle surprise donc, le Premier ministre a rappelé l'action déjà menée par le gouvernement - pacte de responsabilité, choc de simplification, baisses des impôts pour les plus modestes... - avant de rappeler la priorité accordée par l'exécutif à l'emploi et à la lutte contre le chômage de longue durée, le chômage des jeunes et des seniors, les catégories de la population active les plus fragiles. " Trois priorités se dégagent : plus d'emploi, plus de croissance, et plus de dialogue social ", a énoncé le Premier ministre. Si les deux premiers objectifs restent malheureusement toujours aussi délicats à atteindre, le troisième devrait être un jeu d'enfant, compte tenu de la déliquescence actuelle des relations entre l'exécutif et les partenaires sociaux.

Un accompagnement renforcé des seniors par Pôle emploi

Pour les seniors, un plan d'action spécifique sera mis en œuvre par le ministre du Travail. Ainsi Pôle emploi étendra son accompagnement renforcé pour 270 000 demandeurs d'emploi " particulièrement éloignés de l'emploi ", soit 80.000 de plus qu'aujourd'hui. Les contrats d'insertion dans l'emploi (CIE), pour l'embauche dans le secteur marchand, seront concentrés sur les seniors, les chômeurs de très longue durée et les personnes handicapées. En 2015, 80.000 de ces CIE seront déployés.

Pour réduire le chômage des jeunes, Manuel Valls a annoncé un plan de relance pour l'apprentissage. Il s'agit en quelque sorte d'un retour en arrière, la loi de finances 2014 ayant rogné les crédits accordés à l'apprentissage pour financer les contrats d'avenir. Pour atteindre l'objectif fixé par François Hollande dès le début de son quinquennat de former 500.000 apprentis en 2017, une enveloppe de 200 millions d'euros supplémentaires seront dégagés et votés dès la semaine prochaine.

Moins d'impôts pour les classes moyennes

Enfin coupant l'herbe sous le pied d'Arnaud Montebourg, le ministre de l'Economie qui présentera son plan pour relancer le pouvoir d'achat et la croissance, le Premier ministre a annoncé que la loi de finances pour 2015 intégrera une baisse de l'impôt sur le revenu des ménages des classes moyennes. Les détails de cette mesure ne sont pas encore connus.