Quand Sapin et Montebourg discutent de la "bonne" et de la "mauvaise finance"

Par latribune.fr  |   |  285  mots
Les deux ministres s'accordent néanmoins sur la nécessité de distinguer une "bonne" d'une "mauvaise" finance. (Photo: Reuters)
Le ministre des Finances, Michel Sapin, avait déclaré dimanche que la "bonne finance" est "l'amie" du gouvernement. Interrogé par France Inter, le ministre de l'Économie, Arnaud Montebourg, parle d'un "bon mot", qui a toutefois "raté son objectif".

Qu'ils soient son amie ou pas, Michel Sapin et Arnaud Montebourg ont chacun leur idée sur la "bonne finance". Interrogé vendredi par France Inter, au lendemain de son discours fleuve détaillant son projet de redressement de l'économie française, le ministre a commenté en ces termes la sortie de son collègue aux Finances Michel Sapin : 

"C'était peut-être là un bon mot, mais si c'était un bon mot il a raté son objectif. "J'exprime certaines réserves évidemment dans ce genre de question", a-t-il ajouté.

"La bonne finance, c'est celle qui est patiente"

Nuançant la diversité de points de vue, le ministre de l'Économie a toutefois concédé:

"Nous avons (...) constaté, avec Michel Sapin, qu'il y avait une bonne et une mauvaise finance".

"La bonne c'est celle qui est patiente, qui accepte de financer, en diminuant sa rémunération, l'économie réelle, les industries, l'agriculture, qui s'investit dans des infrastructures de long terme, qui sert nos services publics. Et il y en a", a souligné Arnaud Montebourg.

La mauvaise finance est celle "qui fait des coups"

"Et puis il y a la mauvaise, de court terme, qui fait des coups, c'est les fameux LBO (achat par endettement: NDLR). Et ça, notre travail est de la combattre", a-t-il mis en garde.

Pour sa part, Michel Sapin avait aussi reconnu une "part de provocation" dans ses propos, qui contredisait la célébrè phrase ("Mon véritable adversaire, c'est le monde de la finance") prononcée par François Hollande au Bourget en 2012. Le ministre des Finances a ainsi distingué la "bonne finance" soutenant les entreprises, voire l'État, de la "mauvaise", celle de la spéculation.