La "dérogation" aux 35 heures évoquée par Macron crée la polémique

Par latribune.fr  |   |  499  mots
"Le rôle de la gauche aujourd'hui, c'est de réconcilier les entreprises avec le pays", a assuré Harlem Désir.
La "dérogation aux règles de temps de travail et de rémunération" évoquée par le nouveau ministre de l'Économie Emmanuel Macron a relancé le débat sur les 35 heures.

Remettre en cause les 35 heures ? La proposition d'Emmanuel Macron, nouveau ministre de l'Économie qui s'est déclaré dans une interview accordée au Point la veille de sa nomination à Bercy, favorable au fait d'autoriser "les entreprises et les branches à déroger" aux 35 heures, en cas d'accords avec les organisations syndicales, n'a pas manqué de faire réagir syndicats et politiques.

"Pas une bonne idée"  pour la CFDT

Laurent Berger, le secrétaire général de la CFDT, a estimé jeudi sur Europe 1 que déroger aux 35 heures n'était "pas une bonne idée" et surtout n'est "pas à l'ordre du jour".

"Ceci étant, il y a une négociation qui va s'ouvrir autour du dialogue social, qu'il nous laisse discuter avec l'entreprise", a toutefois expliqué le numéro un de ce syndicat, qui a validé la plupart des réformes sociales mises en place depuis l'élection de François Hollande (loi de sécurisation de l'emploi, retraites, formation...).

Les regrets de Fillon

L'idée semble davantage plaire à l'UMP. Son co-président par intérim François Fillon l'estime en effet "excellente" et a regretté au micro de BFM TV et RMC "l'erreur" de son gouvernement quand il était Premier ministre "de ne pas s'être attaqué aux 35 heures", Nicolas Sarkozy ayant "préféré l'option de la défiscalisation des heures supplémentaires".

Des propos appuyés par le député UMP, Eric Ciotti, qui apporte le plein soutien du parti.

Le patronat en faveur de plus de souplesse

C'est également la position adoptée par le vice-président délégué du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux. Interrogé sur France Info, il estime que "la question ne doit pas être taboue" et se positionne en faveur d'une "démontage progressif".

Pour autant, "le thème des 35 heures n'est pas un thème essentiel pour les grandes entreprises", juge le PDG d'Orange Stéphane Richard, invité de France Inter. Même s'"il est clair par contre qu'en France [...] il y a un problème de quantité de travail qui peut être traité en apportant plus de souplesse et notamment par rapport aux 35 heures".

"Pas de remise en cause de la durée légale du travail"

Dans tous les cas, une suppression des 35 heures ne figure pas dans les projets du gouvernement. Harlem Désir, depuis peu secrétaire d'État aux Affaires européennes, est monté au créneau sur i>Télé pour éteindre la polémique avant que Matignon ne rectifie le tir.

"Il y a une volonté de développer la négociation sociale dans les entreprises, la négociation sur la défense de l'emploi, sur l'aménagement du temps de travail, sur les seuils sociaux, mais pas de remettre en cause la durée légale du travail."