Montebourg défend son bilan à la Rochelle

Par latribune.fr  |   |  412  mots
« C’est parfois le destin des hommes d’Etat de se faire congédier quand ils ont raison » a déclaré samedi l’ancien ministre de l’Economie.
Cinq jours après son éviction du gouvernement, Arnaud Montebourg s’est exprimé à l'université d'été du PS à la Rochelle samedi. Il estime avoir gagné « la bataille culturelle du made in France » et bâti le « patriotisme économique du quotidien. »

Cinq jours après son éviction du gouvernement, Arnaud Montebourg a défendu son bilan comme ministre de l'Economie, du Redressement productif et du Numérique, lors de l'université d'été du Parti socialiste à La Rochelle. Sous des applaudissements et quelques huées de militants, il a fustigé la politique d'austérité « qui peut nous mener à l'échec » et encore plaidé pour « une inflexion de la politique économique », citant le prix Nobel d'Economie Paul Krugman, selon qui « la France prend des remèdes qui aggravent le mal. » Il a laissé entendre qu'on finirait par se rendre à l'évidence.

 « Les responsables publics et les hommes d'État n'ont pas toujours vocation à se taire et c'est parfois leur destin de se faire congédier quand ils ont parfois - pas toujours - raison », a-t-il lancé.

 Après plus de deux ans au gouvernement, Arnaud Montebourg a quitté lundi l'équipe dirigée par Manuel Valls, dont il avait désapprouvé publiquement les choix économiques. Il a été remplacé par Emmanuel Macron, ancien banquier d'affaires et ex-conseiller économique du président François Hollande, et perçu comme l'anti-Montebourg.

La bataille du « made in France » gagnée sur les libéraux

 Participant, aux côtés de Michel Sapin, le ministre des Finances, à une plénière sur le thème "Que peut le volontarisme politique pour le développement de l'économie et la réindustrialisation?", le chantre du "patriotisme économique" a naturellement fait « l'éloge de l'intervention de l'Etat dans l'économie. » Il a donné l'exemple des relocalisations sur le territoire français du constructeur automobile Renault et salué la création de la Banque publique d'investissement « qui a en portefeuille environ 3.000 prises de participation » dans des entreprises. A l'origine du décret dit Alstom donnant à l'Etat un droit de veto sur l'acquisition de sociétés françaises par des acteurs étrangers dans des secteurs stratégiques (énergie, télécoms, etc), Arnaud Montebourg a aussi mis en avant « le made in France, une bataille culturelle que nous sommes en train de gagner face aux libéraux. »

 « Nous avons bâti le patriotisme économique du quotidien », s'est-il félicité. « Je publierai le florilège de lettres de remerciement que j'ai reçues » a-t-il lancé.

 Louis Gallois, le président du conseil de surveillance de PSA, ex-commissaire général à l'investissement, qui participait à cette plénière, a déclaré au sujet d'Arnaud Montebourg, s'être « reconnu dans sa politique industrielle, son énergie. »