Compétitivité : la France stoppe le déclin, l'Allemagne trébuche

Par latribune.fr  |   |  536  mots
Des efforts sont encore à réaliser pour flexibiliser le marché du travail. Mais la France dispose d'un bon système éducatif, d'infrastructures parmi les meilleures au monde et s'engage dans la simplification administrative. Ce qui lui vaut de sauver son rang en terme de compétitivité, selon le Forum économique mondial.
La France a réussi à maintenir son rang dans le classement mondial de la compétitivité, établi tous les ans par le Forum économique mondial. L'Allemagne a trébuché, mais reste devant.

La fin du déclin de compétitivité pour la France ? Elle a en tout cas réussi à maintenir son rang dans le classement mondial de la compétitivité, établi tous les ans par le Forum économique mondial (WEF) et publié mercredi à Genève.

La France au 23e rang

Elle pointe en effet à la 23e place, comme en 2013 et après quatre années de déclin, d'après l'étude réalisée auprès de 15.000 chefs d'entreprises dans 144 pays à partir d'une centaine d'indicateurs économiques.

Pour la 6e fois consécutive, la Suisse occupe cette année le premier rang de ce classement. Singapour conserve sa 2e place et les Etats-Unis font un bond de deux places pour atteindre le 3e rang. A noter aussi : la bonne performance du Japon qui gagne 3 places.

En revanche, trois pays réputés comme des exemples de vertu en Europe ont perdu quelques plumes. Il s'agit de l'Allemagne, de la Finlande et de la Suède. Mais les trois pays pointent toujours dans le top 10, devant la France. Les pays du Sud de l'Europe ont quand à eux enregistré des progression spectaculaires. Mais ils restent toujours loin de la France, en raison de la faiblesse des investissements.

Infrastructures  et éducation à la pointe mais un marché du travail peu flexible

Concernant la France, les experts du WEF relèvent que le gouvernement français a promis un "choc de compétitivité" qu'il est en train d'évaluer un certain "nombre de mesures favorables" à l'environnement économique, notamment "une simplification des procédures administratives", afin de relancer la croissance et réduire le chômage, qui reste à un niveau "obstinément élevé".

La France a nettement amélioré son rang passant de la 71e à la 61e place sur le plan de l'efficacité du marché du travail, grâce à une "plus grande flexibilité". Le défi reste cependant plus de flexibilité, selon les experts du WEF, bien que la France ait gagné 9 rangs dans le classement de cet indicateur, passant de la 116e place à la 107e.

Parmi les mauvais points, figure la situation budgétaire de la France, qui continue à se détériorer, perdant 9 rangs à la 82e place. La "petite réduction du déficit budgétaire est accompagnée par une augmentation de la dette publique et une dégradation de la notation de la France", relève le WEF.

Mais le pays garde cependant quelques avantages concurrentiels, comme ses infrastructures qui font partie des "meilleures du monde". La France obtient également de bonne notes pour la qualité de son système éducatif.

"Innovation, développement et institutions fortes jouent un rôle clé"

Sur le plan économique mondial, "nous sommes cette année en meilleure position que l'année dernière, le redressement économique mondial est plus ou moins au rendez-vous", a déclaré Benat Bilbao, économiste senior auprès du WEF, en présentant le rapport à la presse.

Selon lui, il reste cependant encore beaucoup d'efforts à faire sur le plan des réformes structurelles, qui restent indispensables "pour une croissance à long-terme".

Et d'ajouter que "l'innovation, le développement des talents et des institutions fortes continuent à jouer un rôle clé" parmi les pays les plus compétitifs du monde.