La Cour des comptes dénonce une "maîtrise des dépenses de santé" en trompe-l'oeil

Par latribune.fr  |   |  272  mots
La Cour relève que les dépenses d'assurance maladie ont augmenté deux fois plus vite en 2013 que le PIB en valeur.
Les annonces du gouvernement concernant une meilleure maîtrise des dépenses de santé seraient surtout dues au mode de calcul, alors que celles-ci poursuivent leur hausse.

Les dépenses de santé sont "mieux maîtrisées mais seulement en apparence", estime la Cour des comptes, dans son rapport annuel sur la Sécurité sociale.

En avril, le gouvernement s'est en effet félicité d'avoir mieux maîtrisé ces dépenses pour l'année 2013. L'Assurance maladie avait ainsi dépensé 1,4 milliard d'euros de moins que les prévisions, qui tablaient sur 175,4 milliards d'euros de dépenses.

Un objectif qui croit naturellement

Pourtant, selon les sages, ces dépenses inférieures aux prévisions s'expliquent "non pas par des économies supplémentaires" mais par la construction même de l'objectif national des dépenses d'assurance maladie (Ondam)

Chaque année, le gouvernement fixe en effet dans le budget de la Sécurité sociale cet objectif, visant à limiter la progression de ces dépenses, qui augmentent naturellement en raison du vieillissement de la population et des nouvelles pathologies.

"Coup d'arrêt dans le ralentissement des dépenses"

D'autant plus que, selon la Cour des comptes, l'ampleur de cette "'sous-exécution' masque la poursuite de la hausse de la dépense d'assurance maladie sans doute autant, voire un peu plus rapide en 2013 qu'en 2012".

Ainsi, le taux de progression de l'Ondam s'établit provisoirement à 2,4% en 2013, comme celui annoncé en 2012, ce qui "traduit un coup d'arrêt dans le ralentissement des dépenses constatées ces dernières années".

La Cour relève d'ailleurs que les dépenses d'assurance maladie ont augmenté deux fois plus vite en 2013 que le PIB en valeur et liste plusieurs recommandations pour modifier cet outil dont le mode de calcul contribue à surévaluer les estimations de dépenses.