Macron sur l'assurance chômage : la gauche entre mesure et indignation

Par latribune.fr  |   |  547  mots
A propos de l'assurance chômage, le ministre de l'Économie a déclaré: "Comme l'État garantit financièrement le régime, il peut aussi reprendre la main si les blocages sont trop lourds. Le sujet reviendra en temps voulu."
Le ministre de l'Économie a estimé que la réforme de l'assurance chômage "est insuffisante". Il a surpris les membres du gouvernement et de la majorité du parti, tantôt d'accord, tantôt méfiants. Et provoqué la colère du Parti de gauche.

Emmanuel Macron a relancé un débat "tabou" à gauche sur l'assurance chômage. Lors de son interview accordée au JDD dimanche 12 octobre, dans lequel il annonce un "New Deal" afin d'accélérer les réformes, le ministre de l'Économie a expliqué, à propos de l'assurance chômage, qu'il ne devait "pas y avoir de tabou ni de posture" étant donné que son déficit atteint les "4 milliards d'euros". Les réactions de la gauche gouvernementale étaient teintées de prudence.

"Il n'y a pas de précipitation"

Jean-Christophe Cambadélis, Premier secrétaire du Parti socialiste, s'est surtout prononcé sur la forme, sur iTélé, dimanche 12 octobre:

"La gauche n'a pas de tabous mais elle a quelques totems. En particulier le fait que, quand un président de la République s'exprime, les ministres appliquent."

Le secrétaire d'État au Budget, Christian Eckert, a également suivi Emmanuel Macron dans son idée de réformer en insistant cette fois sur le fond, dimanche 12 octobre, invité au Grand Jury RTL-LCI-Le Figaro:

"Quatre milliards d'euros de déficit chronique sur l'assurance chômage, c'est un élément sur lequel nous devons travailler. Nous devons le réduire. Aux partenaires de décider si c'est en jouant sur la durée, sur le niveau, sur les moyens mis pour le retour à l'emploi. C'est vrai que s'ils n'arrivent pas à un accord, nous verrons comme le gouvernement, éventuellement, légifèrera sur le sujet."

Il a toutefois nuancé: "Il n'y a pas de précipitation, il y a un appel à la discussion entre les partenaires sociaux et au travail des partenaires sociaux pour réduire le déficit et pour envisager une meilleure utilisation des fonds disponibles de l'Unedic pour le retour à l'emploi."

L'assurance chômage, un "acquis social"

"L'assurance chômage est un acquis social et ce n'est pas en période de crise qu'il faut toucher à un acquis social comme celui-ci", a souligné pour sa part Ségolène Royal, ministre de l'Écologie, dans la journée de dimanche au micro de France Inter. Elle a considéré que les propos du ministre de l'Économie avaient pu être mal interprétés:

"Je n'ai pas vu ni lu dans la prise de parole d'Emmanuel Macron une quelconque intention de réformer l'assurance chômage. Il y a peut-être une petite maladresse, sur l'utilisation du vocabulaire."

De la mesure. C'était le maître-mot de la ministre de la Santé, Marisol Touraine, devant les caméras d'iTélé :

"Aucun sujet n'est tabou mais il faut savoir prendre le temps de la réflexion et associer les acteurs qui sont directement concernés."

Le parti de gauche, particulièrement remonté

Au sein de la gauche radicale, les propos du ministre de l'économie ont créé un véritable tollé. Dans un communiqué publié dimanche 12 octobre, le Parti de gauche s'est ulcéré:

"Le mythe des chômeurs qui préfèreraient rester chez eux pour toucher les indemnités est un mensonge et une honte. Emmanuel Macron ne s'est pas arrêté là cette semaine et a également critiqué les entreprises qui augmentaient selon lui trop les salaires. Il est temps que ce grand bourgeois retourne d'où il vient et cesse d'insulter le peuple." français."