Macron veut maintenir "coûte que coûte" l'effort promis aux entreprises

Par latribune.fr (avec AFP)  |   |  486  mots
Emmanuel Macron veut donner de la visibilité aux entreprises sur les réformes en cours pour les rassurer.
Dans un entretien au Monde, le ministre de l'Economie a voulu rassurer les entreprises sur la "stabilité des mesures annoncées". Il a également souhaité un réexamen des 34 plans de relance industriels lancés par son prédécesseur, Arnaud Montebourg.

Le ministre de l'Economie Emmanuel Macron assure que, pour faire repartir l'investissement productif, "l'intégralité de l'effort annoncé pour les entreprises sera maintenue coûte que coûte".

"Les entreprises manquent de confiance dans la stabilité des mesures annoncées par le gouvernement, et dans l'avenir. Cela a freiné les décisions d'investissement", constate M. Macron dans un entretien avec le quotidien Le Monde, diffusé samedi.

"C'est pourquoi il faut tenir, ne pas donner le sentiment qu'on hésite", poursuit-il, affirmant que son ambition est de "faire repartir l'investissement productif".

"Nous devons moderniser notre pays parce que notre économie est en état d'urgence, et c'est l'Europe qui doit investir", indique-t-il, évoquant son soutien au plan de 300 milliards d'euros  proposé par le nouveau président de la Commission européenne.

Réexamen des 34 plans de relance industriel ?

La veille, le ministre avait demandé aux préfets d'identifier dans leurs régions des projets qui pourraient bénéficier de ce plan, a indiqué son cabinet à l'AFP. Par ailleurs, interrogé sur les 34 plans de relance industriel lancés par son prédécesseur Arnaud Montebourg, M. Macron répond qu'il pensait les conserver, mais après examen.

"34 plans, c'est beaucoup. Nous allons les passer en revue d'ici à la fin février, regarder ce qui marche, ce qui ne marche pas", indique-t-il, précisant qu'il souhaitait "mettre plus de transversalité et d'international dans ces plans".

Le soutien aux entreprises "au cas par cas"

Sur le soutien aux entreprises en difficulté, thématique chère à son prédécesseur, M. Macron explique avoir consolidé les instruments mis en place.

"J'ai même renforcé le poids des commissaires au redressement productif (CRP) qu'il avait installés", note-t-il.

Dans une lettre adressée aux préfets de région que s'est procurée l'AFP, le ministre salue ce dispositif et dit vouloir doter ces CRP d'"une stature administrative pérenne". Il nuance toutefois le soutien de l'Etat aux entreprises en difficulté, qui doit rester du "cas par cas". "Il faut privilégier le pragmatisme et la discrétion dans ce genre d'affaires", estime-t-il, ajoutant qu'il n'avait "pas le même tempérament que (son) prédécesseur".

M. Macron souligne que "les grandes entreprises françaises ont une responsabilité dans le maintien du tissu industriel."

"C'est une question d'éthique pour les décideurs économiques. De notre côté, nous devons veiller à les aider à rester compétitives et à garder leurs centres de décision en France", indique-t-il.

De nouvelles privatisations ?

Interrogé sur la vente des participations de l'Etat dans EDF et la Française des Jeux, M. Macron répond: "Nous allons commencer par d'autres entreprises comme les aéroports régionaux, ou encore des sociétés où l'Etat dispose de droits de vote double qui lui permettent de garder un poids important", sans plus de détails.

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