Le patronat appelle à la mobilisation générale

Par Fabien Piliu  |   |  417  mots
"Sur ces 41 milliards d'euros, seuls 8,5 milliards ont été pour l'instant versés aux entreprises ", explique à La Tribune Jean-François Roubaud, le président de la CGPME
Pour une fois unis, le Medef, la CGPME et l'UPA déclarent l'union sacrée et se mobilisent pour la croissance et l'emploi. Une série de manifestations est prévue entre le 1er et le 5 décembre dans toute la France.

Les patrons dans la rue ! Du 1et au 5 décembre, le Medef, la CGPME et l'UPA annoncent dans un texte commun une semaine de mobilisation malgré les messages flatteurs du gouvernement adressé aux chefs d'entreprises.

Le motif ? " Nous, chefs d'entreprise, savons que la France est un grand pays, plein de talents, d'énergie, de potentiels. Tous les jours, nous œuvrons pour développer nos entreprises et créer ainsi richesses et emplois. Pourtant, notre économie va mal. Elle est bridée par 30 années d'une politique qui a progressivement étouffé les entreprises de toute taille par une accumulation de charges, de contraintes, de taxes et de sanctions. Il nous faut désormais changer de posture : tous les élus, qu'ils soient de droite, du centre ou de gauche, qu'ils soient élus locaux ou nationaux doivent nous permettre de retrouver les voies de la croissance et de l'emploi grâce au pragmatisme et à la confiance », expliquent les trois principales organisations patronales dans un texte commun.

Malgré le Pacte de responsabilité...

En clair, les mesures contenues dans le Pacte de responsabilité qui intègre 41 milliards d'allègements fiscaux aux entreprises ne suffisent pas. " Il faut arrêter de nous jeter ces mesures au visage. Sur ces 41 milliards d'euros, seuls 8,5 milliards ont été pour l'instant versés aux entreprises ", explique à La Tribune Jean-François Roubaud, le président de la CGPME. " Nous saluons ces mesures qui permettront aux entreprises de mieux lutter contre la concurrence internationale. Mais la mise en place sans concertation du compte pénibilité, la durée minimale de 24 heures pour les contrats de travail à temps partiel et l'obligation d'informer les salariés deux mois avant la cession d'une entreprise sont des aberrations économiques ", martèle-t-il

Des mouvements spontanés

Si cette union sacrée entre les trois principales organisations patronales est plutôt inédite, ce n'est pas la première fois que les chefs d'entreprise se mobilisent. Plusieurs mouvements patronaux spontanés ont pris naissance en réaction à des mesures gouvernementales. En 2013, les Pigeons s'étaient mobilisés contre l'article du projet de loi de Finances (PLF) 2013 sur la taxation des plus-values de cessions d'entreprises. Cette même année, les Poussins s'étaient révoltés contre les initiatives gouvernementales bridant le régime l'auto-entrepreneur, les Moineaux s'étaient battus pour que le gouvernement valorise le risque et résolve leurs problèmes administratifs quotidiens tandis que les Moutons, soutenus par la CGPME ont dénoncé les dysfonctionnements du régime social des indépendants.