Sarkozy élu : du "Zorro cabossé" à l'"Habemus papam", des réactions à 360°

Par Tiphaine Honoré  |   |  642  mots
Nicolas Sarkozy, attendra dimanche soir sur le plateau de TF1 pour s'exprimer publiquement sur le résultat du scrutin.
L'ancien Président de la république Nicolas Sarkozy a repris les rênes de l'UMP samedi soir. Avec 64,5% des voix, son score est en-deçà des prévisions de son propre camp, qui espérait un plébiscite d'au moins 70%. Les sarkozystes ont néanmoins célébré sa victoire quand ses adversaires ont d'ores et déjà souligné la faiblesse de son projet politique.

Le principal intéressé, Nicolas Sarkozy, attendra dimanche soir sur le plateau de TF1 pour s'exprimer publiquement sur le résultat du scrutin. En attendant le nouveau président de l'UMP a remercié ses électeurs sur son compte Facebook :

"Leur mobilisation (des adhérents NDLR), d'un niveau inégalé dans l'histoire de notre mouvement, est la meilleure réponse à deux années de querelles internes et de divisions".

Avant d'appeler rapidement à l'unité :

"Le temps est désormais venu de passer à l'action. Dès lundi, je rencontrerai les principaux responsables de notre famille politique afin de créer les conditions du plus large rassemblement".

En attendant son intervention télévisée, les premières réactions, de son camp et de ses adversaires ont fusé.

  • Un score "exceptionnel" pour Brice Hortefeux

Le premier à s'être exprimé samedi 29 novembre à l'issue du scrutin est son homme de confiance Brice Hortefeux. Loin de reconnaître une quelconque déception des militants sarkozystes, il a au contraire qualifié ce score "d'exceptionnel" au micro de France 2. "La participation a été exceptionnelle et les militants ont fait un choix clair, net et précis", s'est-il réjoui samedi soir au siège de l'UMP. "Nicolas Sarkozy a rassemblé près de deux tiers des suffrages et plus de 100 000 voix", a-t-il souligné.

  •  "Habemus papam" s'enorgueillit Alain Juppé

"Habemus papam", a ironisé, le maire de Bordeaux, visiblement soulagé de voir la plaie de la dernière élection du parti se panser."64,5 % c'est un score très net. On ne va pas bouder notre plaisir de voir que l'UMP a refermé les cicatrices de la période de laquelle on sort. Les élections précédentes étaient catastrophiques, là elles se sont bien passées malgré quelques bug informatiques. L'élection ne sera pas contestée" a-t-il déclaréAlain Juppé a également adressé ses "félicitations très amicales à Nicolas Sarkozy" avant de l'appeler à donner à leur formation politique "l'élan qu'elle attend".

  • Pour François Fillon, "l'union n'est pas la soumission"...

L'ancien Premier ministre et rival déclaré de Nicolas Sarkozy pour la primaire à droite "félicite le nouveau président de notre formation et ses deux concurrents qui ont enrichi avec force cette campagne". Mais il souligne dans un communiqué que "L'union n'est pas la soumission. Un grand parti moderne accepte la différence ! (...) Pour ma part, je défendrai mes convictions et je poursuivrai le travail engagé pour bâtir un véritable projet de redressement de la France". L'ex-président de la République est prévenu.

  • Thierry Mandon voit un "Zorro cabossé sur un cheval boiteux"

Le secrétaire d'Etat Thierry Mandon (PS) a parlé sur Radio J d'une "victoire poussive" pour un ancien chef de l'Etat "élu par un peu plus de la moitié des militants" du parti d'opposition. Ce n'est donc pas "le sauveur suprême que Nicolas Sarkozy prétendait être", mais plutôt "une sorte de Zorro cabossé sur un cheval boiteux".

  • Les militants veulent "quelque chose de neuf" selon Franck Riester

Le soutien de Bruno Le Maire, qui a recueilli plus de 29% des voix, Franck Riester estime quant à lui que "les militants comme les Français ont démontré une envie de quelque chose de neuf". Compte tenu du score honorable de l'ancien ministre de l'agriculture, le maire de Coulommiers prévoit de "peser de l'intérieur et de l'extérieur pour imposer cette idée du renouvellement".

  • Une campagne "aux idées populistes" estime Corinne Narassiguin

Un point de vue partagé par la porte-parole du PS, Corinne Narassiguin. Elle juge que "le score honorable de Bruno Le Maire montre qu'une partie substantielle des militants réclamait un débat de fond" mais ajoute que la campagne interne "a été écrasée par la personnalisation d'un débat où on a jeté en pâture quelques idées populistes sans rien proposer de nouveau".