France : Macron plaît, la politique économique du gouvernement déçoit

Par latribune.fr  |   |  325  mots
Selon le président d'Odoxa, Gaël Sliman, ce paradoxe s'explique par l'absence de résultats du gouvernement.
Alors que presque neuf personnes sur dix jugent "mauvaise" la politique économique du gouvernement, le projet de loi Macron séduit la majorité des Français, révèle un sondage.

Près de neuf Français sur dix jugent mauvaise la politique économique du gouvernement mais le ministre de l'Economie et son projet de loi sur la croissance et l'activité s'en sortent néanmoins avec une majorité d'avis positifs, selon un sondage Odoxa pour Les Echos et Radio Classique.

Macron jugé bon ministre par six Français sur dix

Sur 999 personnes interrogées les 4 et 5 septembre, 86% jugent "mauvaise" la politique économique du gouvernement, une impopularité record. Ce rejet est presque unanime à droite (95%) et massif à gauche (71%).

Toutefois, paradoxalement, l'homme chargé de conduire cette politique, Emmanuel Macron, est jugé bon ministre par 62% des sondés, une popularité qui s'est accrue de six points en un mois et demi et se retrouve aussi bien chez les sympathisants de gauche (70%), malgré le "social-libéralisme" assumé du ministre de l'Economie, qu'à droite (56% de bonnes opinions). Un paradoxe qui, selon le président d'Odoxa, Gaël Sliman, s'explique par l'absence de résultats du gouvernement:

"Le problème de l'impopularité actuelle de l'exécutif et de la politique économique qu'il conduit s'explique bien par l'absence de bons résultats - chômage en hausse et croissance en berne - et nullement par une remise en question de l'orientation de la politique suivie", écrit-il.

L'audace primée

Pour preuve, le projet de loi Macron censé alléger les multiples contraintes qui entravent l'activité en France, objet de vifs débats dans la majorité, reçoit le soutien des Français: 58% des sondés déclarent qu'ils le voteraient s'ils étaient députés (55% des sympathisants de gauche, 61% à droite). Ils sont notamment 70% à souhaiter l'ouverture des magasins le dimanche - une des mesures les plus controversées - et 64% pour l'ouverture à la concurrence de professions réglementées comme les notaires, les huissiers ou les avocats.

"En période de crise et d'angoisse profonde des Français, l'audace paie bien davantage que la crainte de choquer son propre camp", en conclut Gaël Sliman.