Valls veut garder le cap "jusqu'à la fin du quinquennat"

Par latribune.fr  |   |  533  mots
Plus de la moitié des salariés doivent être concernés par le pacte de responsabilité d'ici la fin de l'année, espère Manuel Valls, à contre-courant du ministre de l'Economie Emmanuel Macron qui s'avouait déçu la semaine dernière du nombre des accords.
Le Premier ministre était l'invité de France 2 dimanche soir pour défendre l'action de son gouvernement devant les Français. En trente minutes d'interview, Manuel Vall n'a pas fait d'annonces mais a confirmé les réformes engagées.

"Je ne suis pas un déserteur", a insisté le Premier ministre sur le plateau de France 2, comme une réponse nette aux rumeurs qui le disaient sur le départ en 2015. Manuel Valls compte bien rester à Matignon "jusqu'à la fin du quinquennat" pour "gouverner" avec le président. "C'est ensemble que nous décidons de l'essentiel". L'essentiel qu'il a résumé par les points suivants :

  • L'importance du pacte de responsabilité

Plus de la moitié des salariés doivent être concernés par le pacte de responsabilité d'ici la fin de l'année, espère Manuel Valls, à contre-courant du ministre de l'Economie Emmanuel Macron qui s'avouait déçu la semaine dernière du nombre des accords. "Je suis convaincu que le pacte de responsabilité sera une réussite", a affirmé Manuel Valls, précisant que six accords avaient déjà été passés. "Il y a en un autre qui vient d'être signé dans l'assurance et qui va représenter 28.000 emplois. D'autres sont possibles très vite, j'ai espoir, dans le bâtiment et dans la banque", a-t-il ajouté.

Le pacte de responsabilité prévoit d'accorder 40 milliards d'euros aux entreprises en baisse de cotisations et d'impôts. Le gouvernement en attend des contreparties, notamment des engagements chiffrés en matière d'emploi via des accords de branches. La métallurgie et la chimie ont été les premières branches à avoir conclu des accords.

  • On ne touchera pas aux 35 heures

Revenir sur la durée légale du travail, c'est "un faux débat" pour Manuel Valls. "Les 35 heures ont beaucoup évolué. Même la droite n'est pas revenue dessus", a-t-il insisté arguant qu'"il n'y aura pas de remise en cause de la durée légale du travail". Et de compléter : "d'ailleurs, la durée effective du travail en France est de 39 heures, supérieure à celle de l'Allemagne."

  • Douze dimanches travaillés par an

Deux jours avant la présentation du projet de "loi Macron" sur la croissance et l'activité pour libérer l'économie, le Premier ministre a confirmé que le texte comprenait l'extension du travail du dimanche de cinq à douze jours par an.

"Il y a des territoires dans notre pays (...) où il y a un attachement au repos dominical, où il y a une tradition soit catholique soit syndicaliste, il faut tenir compte de ces réalités. Il s'agit dans la proposition que nous faisons de passer de cinq à douze dimanches. (...) Il y aura forcément un débat (...) mais je pense qu'on peut avancer et trouver les compromis nécessaires."

  • La cession partielle assumée de l'aéroport de Toulouse

Enfin, à propos de la vente de l'aéroport de Toulouse à un consortium chinois, Manuel Valls indique que cette expérience pourrait ouvrir la voie à de prochains accords de ce type.

"Il va rester majoritairement dans les mains des collectivités territoriales et de l'Etat.(...) Il faut assumer que nous vivons dans une économie ouverte et, en même temps, nous préservons bien sûr nos intérêts fondamentaux. Ce que nous faisons pour un aéroport, nous ne le ferons évidemment pas dans d'autres filières, je pense par exemple au nucléaire."