Le PS prêt à voter une loi Macron... de compromis

Par latribune.fr  |   |  677  mots
"Le repos dominical doit rester la règle", a expliqué le premier secrétaire du Parti socialiste, Jean-Christophe Cambadélis
Le premier secrétaire du Parti socialiste Jean-Christophe Cambadélis s'est déclaré dimanche favorable à un "compromis" sur la loi Macron, posant notamment trois conditions au feu vert du PS

Le premier secrétaire du Parti socialiste Jean-Christophe Cambadélis s'est déclaré dimanche favorable à un "compromis" sur la loi Macron, posant notamment trois conditions au feu vert du PS. "Le repos dominical doit rester la règle, et il faudra que ceci soit dit", a-t-il affirmé dans le "12/13 Dimanche" sur France 3. "Deuxièmement, il faut que dans l'exception, c'est à dire quand on travaille le dimanche (...) (les salariés) soient protégés, qu'ils aient des repos compensateurs, qu'ils aient des compensations salariales", a-t-il poursuivi. "Et enfin (...) quand il faut ouvrir dans les zones touristiques, ce que personne ne critique, à ce moment-là, il faut des garanties".

"Si on a ces trois éléments (...) je plaide pour le compromis, je crois que les socialistes vont se retrouver", a-t-il conclu. "On va discuter, je suis pour un compromis", a-t-il insisté. Le projet de loi sur l'activité, qui vise à étendre le travail dominical et ouvrir les professions réglementées, présenté mercredi par Emmanuel Macron, suscite de fortes réticences chez plusieurs élus socialistes, comme Martine Aubry, qui entendent peser pour le faire amender très sensiblement. La principale pierre d'achoppement est le chiffre de 12 dimanches travaillés par an figurant dans le projet de loi, le PS souhaitant le ramener à "5 à 7 dimanches".

"Une gauche qui se meurt"

Pour sa part, le vice-président PS de la région Ile-de-France Julien Dray, invité du "Grand rendez-vous" Europe 1/Le Monde/iTÉLÉ, a qualifié dimanche de "polémique stupide" l'opposition de la gauche du parti à l'extension du travail le dimanche prévue par le projet de loi sur l'activité, présenté mercredi par le ministre de l'Economie Emmanuel Macron. "Alors on est de gauche quand on est pour cinq dimanches et on est de droite quand on est pour douze dimanches", a-t-il ironisé.

Julien Dray a fustigé les divisions d'une "gauche qui se meurt", visant spécialement les frondeurs socialistes, des "docteurs de gauche, qui donnent des brevets de gauche". Le vice-président PS de la région Ile-de-France a jugé qu'il y avait urgence pour les socialistes à se ressaisir, sous peine d'être éliminés au premier tour de la présidentielle de 2017. Il faisait écho aux propos tenus en juin par le Premier ministre Manuel Valls, pour qui "la gauche peut mourir".

"Ce que je ne veux pas, c'est que dans deux ans le bilan de ma vie militante, ça soit d'aller convaincre des électeurs de gauche de voter pour Nicolas Sarkozy parce qu'il faudra faire barrage à Marine Le Pen", a-t-il expliqué. "Il nous reste quelques mois, peut-être même quelques semaines, pour arrêter ce qui est en train de se passer, cette situation incroyable où la gauche passe plus de temps à se battre entre elle", a-t-il prévenu. "Le peuple de gauche ne comprend rien à ce qui est en train de se passer" et "tout le monde est déjà dans la défaite". "Il y a aujourd'hui nécessité d'un nouveau big bang à gauche".

En revanche, l'ancien ministre PS Benoît Hamon annonce dans le Journal du dimanche qu'il votera contre l'extension du travail dominical. Il dénonce une triple erreur : "Economique : le bonus en croissance et en emploi est faible, voire famélique. Sociale : moins le travail le dimanche sera rare, moins bien il sera rémunéré. Et Sociétale: je ne vois pas les bienfaits d'une nouvelle extension du champ de la société de consommation".

Travailler 2 dimanches sur 10

Le secrétaire d'Etat à la Simplification, Thierry Mandon, a défendu également l'extension controversée à gauche de l'extension de l'ouverture des commerces le dimanche, une mesure qu'il juge sans "grand bouleversement""Sous réserve de l'accord du maire, on va passer de l'autorisation d'ouvrir les magasins 1 dimanche sur 10, à 2 dimanches sur 10. Ca ne me paraît pas un grand bouleversement pour l'organisation de la société", a-t-il expliqué.

L'extension de l'ouverture des commerces le dimanche est prévue par le projet de loi pour la croissance et l'activité qui doit être examiné à partir du 22 janvier à l'Assemblée nationale et en mars au Sénat.