Défaillances d'entreprises : une inversion de tendance s'est amorcée en 2014

Par Giulietta Gamberini  |   |  541  mots
Selon Coface, l'amélioration est essentiellement à attribuer à deux facteurs: un bas taux d'inflation, qui a restitué du pouvoir d'achat aux ménages, ainsi que l'affaiblissement des taux d'intérêt, qui a facilité l'accès au crédit des entreprises.
Pour la première fois depuis 2011, une diminution du nombre de redressements et de liquidations judiciaires a été enregistré en 2014, selon un baromètre publié par Coface. Tous les secteurs d'activité profitent de l'amélioration, qui est quasiment uniforme sur le territoire métropolitain.

Les entreprises françaises n'ont pas encore sorti la tête de l'eau, mais quelques lueurs d'espoir apparaissent à l'horizon. Pour la première fois depuis 2011, le nombre de défaillances d'entreprises (incluant les redressements et les liquidations judiciaires) a diminué en France métropolitaine en 2014, pour s'établir à 62.073, soit -2,9% par rapport à l'année précédente, selon un baromètre publié jeudi 26 janvier par le groupe d'assurance-crédit Coface.

Encore plus marquée est la diminution des coûts de ces défaillances (à savoir la somme de l'encours des dettes fournisseurs), ainsi que celle des emplois menacés, relève l'étude, qui se fonde sur les informations enregistrées auprès des tribunaux de commerce. Alors que les premiers ont baissé de 13,9%, pour s'établir à 4,1 milliards d'euros, les deuxièmes ont dégringolé de 16,9%, pour un total de 168.105 emplois en danger.

La baisse, constante de septembre à décembre 2014, semble par ailleurs se confirmer en 2015, puisqu'en janvier le nombre de défaillances décroît de 3,2% par rapport au même mois de l'année d'avant, pour atteindre les 61.948 entreprises concernées.

Toutes les régions concernées

Selon Coface, l'amélioration est essentiellement à attribuer à deux facteurs: un bas taux d'inflation, qui a restitué du pouvoir d'achat aux ménages, ainsi que l'affaiblissement des taux d'intérêt, qui a facilité l'accès au crédit des entreprises. Citant l'Insee, les auteurs de l'étude soulignent également une stabilisation des marges des entreprises, qui ont atteint 29,5% au 3e trimestre 2014.

Tous les secteurs d'activités bénéficient de la tendance. En dehors de quatre régions où le nombre de défaillances augmente (en ordre croissant, la Bretagne, le Poitou Charente, la Basse-Normandie et l'Alsace), l'amélioration est quasi-uniforme d'un point de vue territorial. Elle est d'ailleurs particulièrement encourageante en Île-de-France, région qui représente presque 20% du total de défaillances et où l'on note une réduction de leur nombre de 1,4%.

Les grosses structures de plus en plus fragiles

Un point noir émerge toutefois dans le paysage. La fragilité des plus grosses structures semble s'accroître : les entreprises de tailles intermédiaires (ETI) figurant parmi les 100 plus grosses défaillances par taille de chiffre d'affaires étaient en effet 33 au 4e trimestre 2014, contre 24 pendant la même période de 2013.

Cette augmentation de la taille moyenne des défaillances est particulièrement marquée dans trois secteurs. Le plus frappé est celui des métaux, où le chiffre d'affaires moyen des défaillances a progressé de 45%, suivi par ceux du textile (+25%) et de la distribution (+15%).

Les start-up pas très différentes des autres

Quant aux startup, une autre étude de Coface observe également une augmentation des défaillances depuis 2013.

Entre 2006 et 2014, le taux de défaillance moyen des startups de l'échantillon analysé*, de 2,25%, était d'ailleurs plutôt proche de celui des entreprises traditionnelles (2,54%). Un petit écart qui s'explique néanmoins, selon Coface, par la nature du financement des startups, soumises à la validation préalable des investisseurs.

*Leurs caractères communs étaient d'opérer dans le secteur des TIC, d'exister depuis moins de 6 ans et d'avoir un chiffre d'affaires non seulement supérieur à 150.000 euros, mais aussi en progression de plus de 50% sur la période étudiée.