Déficit : Bruxelles accroît la pression sur Paris

Par latribune.fr avec AFP  |   |  373  mots
Bruxelles attend notamment un déficit public: de 4,0% du PIB en 2015, au lieu des 4,1% promis par le gouvernement français.
La Commission européenne a fixé vendredi à la France de nouveaux objectifs de réduction budgétaire plus ambitieux que ceux prévus par Paris.

Deux jours après avoir accordé un nouveau délai à la France, la Commission européenne montre son intention de maintenir une forte pression sur le gouvernement. Une recommandation qu'elle a rendue publique vendredi 27 février fixe en effet de nouveaux objectifs de réduction budgétaire à Paris, exigeant qu'il réduise son déficit public plus que prévu en 2016 avant d'atteindre 2,8% du Produit intérieur brut (PIB) en 2017, via des mesures d'économies supplémentaires.

Bruxelles attend notamment un déficit public:

  • de 4,0% du PIB en 2015, au lieu des 4,1% promis par le gouvernement français;
  • de 3,4% en 2016, là où Paris prévoit 3,6%;
  • puis de 2,8% en 2017, année où le pays est censé repasser sous la barre des 3%.

En termes structurels (hors effet de la conjoncture), Bruxelles souhaite que la France réduise son déficit de 0,8 point de PIB en 2016 puis de 0,9 point en 2017.

4 milliards d'euros manquent encore pour 2015

Pour 2015, les chiffres étaient déjà connus: la Commission a fixé à la France un effort structurel de 0,5 point de PIB. Pour l'instant, le compte n'y est pas. Dans ses calculs, la Commission considère que les plans soumis par Paris ne permettent qu'une réduction de 0,3 point de PIB cette année. Il manque donc 0,2 point, soit l'équivalent de 4 milliards d'euros.

Ce trou (de 0,2 point de PIB) a poussé Bruxelles à demander formellement à la France de lui donner très rapidement des gages de rigueur budgétaire. Bruxelles attend de nouvelles mesures d'ici l'été et pourrait, si elle n'obtient pas gain de cause, ouvrir une procédure de sanctions à l'encontre du pays, ce qui serait du jamais vu.

La France respectera la trajectoire fixée, promet Sapin

Le ministre des Finances, Michel Sapin, en visite à Ljubljana en Slovénie, s'est néanmoins empressé de déclarer à l'AFP que la France est "en capacité" de respecter cette trajectoire "exigeante" et "réaliste". Jeudi à Vienne, il avait assuré que des "mesures supplémentaires" seraient prises pour remplir les engagements européens de la France en la matière si celles-ci s'avéraient nécessaires

"Nous ferons ce que nous avons à faire pour que la France respecte ses engagements de diminuer son déficit structurel de 0,5 point de PIB en 2015", a affirmé le ministre.