Evasion fiscale : le gouvernement espère récupérer 2 milliards d'euros en 2015

Par latribune.fr avec Reuters  |   |  376  mots
"Plutôt que d'augmenter les impôts, je préfère lutter contre la fraude fiscale", a affirmé Michel Sapin. Pour satisfaire Bruxelles, la France doit réduire son déficit "structurel" de 0,5 point de PIB cette année au lieu de 0,3 estimé actuellement.
La lutte contre l'évasion fiscale devrait rapporter en 2015 à peu près la même somme qu'elle a rapportée l'année dernière, a estimé dimanche le ministre des Finances Michel Sapin.

La lutte contre l'évasion fiscale devrait encore se révéler fructueuse pour les caisses de l'Etat en 2015. Interrogé dimanche 1er mars dans l'émission Le Grand Jury (RTL-Le Figaro-LCI), le ministre des Finances Michel Sapin a dit s'attendre à que ce le système de régularisation des comptes dissimulés à l'étranger rapporte, comme l'an dernier, quelque deux milliards d'euros à l'Etat français en 2015.

Le système de régularisation des comptes bancaires dissimulés à l'étranger a rapporté l'an dernier "deux milliards (...) c'est 0,1 de déficit", a-t-il souligné, avant d'ajouter: "Cette année, ce sera à peu près de même nature".

Une alternative à une augmentation des impôts

Ces recettes devraient aider la France a remplir les objectifs de déficit fixés par Bruxelles. La Commission européenne a demandé cette semaine à la France de réduire son déficit "structurel" de 0,5 point de PIB cette année au lieu de 0,3 estimé actuellement. Le gouvernement doit donc trouver 0,2 point de PIB supplémentaire, soit environ quatre milliards d'euros.

"Plutôt que d'augmenter les impôts, je préfère lutter contre la fraude fiscale", a affirmé Michel Sapin .

"Il n'y a plus un seul espace pour un fraudeur qui voudrait cacher son argent à l'étranger. Il vaut mieux que, dès maintenant, il se présente pour régulariser sa situation", a estimé le ministre, tout en se montrant réaliste:

"Ça ne durera pas dix ans ou vingt ans, il y a un moment où tout le monde, je l'espère, aura déclaré ses comptes à l'étranger", a-t-il noté.

Plus de 80 pays se sont engagés en octobre à Berlin à un échange automatique d'informations fiscales d'ici 2017-2018.

Le renforcement de la lutte contre le terrorisme coûte "940 millions d'euros"

"La totalité des décisions qui ont été annoncées, au titre de la lutte contre le terrorisme --il faut des gendarmes en plus, un certain nombre de gens spécialisés dans la traque du financement du terrorisme ou un certain nombre de policiers supplémentaires ou dans l'Armée (...)"-- et au titre des "des dépenses annoncées pour par exemple développer le service civique, tout ceci au total c'est 940 millions d'euros", a également annoncé Michel Sapin.