Paris de nouveau sur le podium mondial des investissements

Par Jean-Pierre Gonguet  |   |  508  mots
Les investissements reviennent dans la Ville Lumière.
Paris est de nouveau dans la course. Après 5 années de grande faiblesse, la capitale a repris sa place dans les trois métropoles mondiales les plus attractives pour les investisseurs étrangers. Mais Londres fait toujours la course en tête, loin devant tout le monde.

Paris est de retour. Après une "descente aux enfers" entre 2008 et 2012, selon Pierre Simon président de Paris Ile-de-France Capitale Économique, la capitale et la région sont en 2014 revenus sur le podium des métropoles mondiales les plus attractives pour les investisseurs étrangers.

C'est le résultat de l'enquête annuelle menée par KPMG qui recense les projets d'investissements nouveaux, les "Greenfields", dans le monde. Sur 25 métropoles mondiales et 142.000 projets analysés en 2014, Paris se refait une place au soleil. La Ville Lumière se hisse à la troisième place du podium, derrière Londres - première, et qui continue à faire la course très loin en tête et creuse l'écart avec tout le monde - et Shanghai, deuxième, mais devant Sao Paulo, Hong Kong et New York.

 Des investissements stratégiques

Une nouvelle d'autant plus bienvenue que l'enquête montre que Paris récupère sa place de 2007, c'est-à-dire d'avant la crise certes, mais qu'elle le fait en attirant du lourd, du stratégique : 31 siège sociaux d'entreprises mondiales contre 32 à Londres, mais plus de centres de recherche et développement que Londres.

Surtout, le Grand Paris est en train d'acquérir un profil plus diversifié que le Grand Londres. Certes, nos meilleurs ennemis les Anglais font toujours la course en tête, mais Paris est en train de réussir à stabiliser les investisseurs européens (50% des investissements étrangers) et à progresser auprès des Américains : 87% des investissements sont européens ou américains. Reste donc, par voie de conséquence, une grande faiblesse avec le Moyen-Orient (2% des investissements étrangers) et surtout avec les BRICs.

S'il est logique que les Indiens investissent spontanément à Londres, personne n'arrive encore à comprendre pourquoi les Chinois et les Brésiliens ne sont pas plus présents dans le Grand Paris, qui fait à peine jeu égal avec Francfort sur ce créneau, quand Londres, Düsseldorf ou Barcelone les attirent.

L'émergence de Sydney, la disparition de Moscou

L'enquête montre également un monde en train de changer, en train de se rééquilibrer. Des métropoles apparaissent avec une place de plus en plus importante.

C'est le cas de Dublin qui sait fiscalement attirer les investissements et progresse presque aussi fortement que Paris dans le classement, et c'est le cas de Sydney qui n'est entrée dans le Top 25 de KPMG qu'en 2013 mais qui s'impose de plus en plus dans la région Asie-Pacifique. Les investissements étrangers y ont progressé de 20%  et la ville a capté plus d'investissements stratégiques en 2014 que São Paulo, Hong Kong, Pékin ou San Francisco, et talonne maintenant New York.

Des métropoles disparaissent également : la chute la plus spectaculaire est celle de Moscou qui semble disparaître des écrans radar des investisseurs. Comme Varsovie a également disparu, plus aucune ville d'Europe de l'Est n'apparaît, et les investissements en Europe se répartissent désormais entre Londres, Paris, Barcelone, Amsterdam et les allemandes (Düsseldorf et Francfort essentiellement). La "vieille Europe" est aussi de retour.