Soupçons de fraude contre le FN au Parlement européen

Par latribune.fr avec Reuters  |   |  350  mots
Selon Le Monde, certains de ces assistants parlementaires occupent des postes stratégiques au Front national, conseillant directement Marine Le Pen, sa présidente.
Vingt assistants parlementaires du parti d'extrême droite ne travailleraient pas pour l'institution européenne mais directement pour le parti. Le préjudice s'élèverait à 7,5 millions d'euros. Le Front national dénonce des agissements du Premier ministre Manuel Valls.

Le FN a-t-il fraudé l'Union européenne ? Le Parlement européen a saisi lundi 9 mars l'Office européen de lutte anti-fraude (Olaf) au sujet de vingt assistants parlementaires FN soupçonnés de ne pas travailler pour l'institution, a appris l'agence Reuters auprès du Parlement, confirmant une information du Monde. Selon le quotidien du soir, le préjudice s'élèverait sur la législature actuelle à 7,5 millions d'euros.

"Ces vingt assistants parlementaires ne travailleraient peut-être pas pour les députés européens si l'on se réfère à leur profil sur le site du Front national et à l'organigramme publié par le parti", a dit à Reuters Marjory Van den Broeke, chef de l'unité presse du Parlement.

La saisie de l'Olaf est "une obligation" réglementaire pour les fonctionnaires européens dès lors qu'il existe des soupçons étayés de fraudes éventuelles, a précisé Marjory Van den Broeke.

Des conseiller directs de la famille Le Pen

Selon Le Monde, certains de ces assistants parlementaires occupent des postes stratégiques au Front national, conseillant directement Marine Le Pen, sa présidente, ou Jean-Marie Le Pen, son père et président d'honneur. Or, souligne le journal, ils sont rémunérés par l'Union européenne.

Sur Twitter, la présidente du Front national ne cache pas sa colère

"Manuel Valls mobilise ses amis socialistes contre le Front National : le président du Parlement européen sort la grosse caisse. Une plainte sera déposée contre lui pour dénonciation calomnieuse."

Même son de cloche chez la députée Marion Maréchal-Le Pen, qui a accusé mardi 10 mars sur France Info le président du Parlement, Martin Schulz, d'être "un militant politique" ayant "appliqué à la lettre les ordres de (Manuel) Valls qui hier expliquait qu'il fallait que les élites se mobilisent contre le Front national". Dimanche, le Premier ministre, Manuel Valls, a redit sa "peur" que la France ne "se fracasse contre le Front national".

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